Grève des enseignants : vers une radiation des grévistes ?

Kohan Kioshiko

GREVE EDUCATION NATIONALE – La reprise de la grève des enseignants a eu lieu depuis le mardi comme annoncé. Mais bien avant que l’entrée en vigueur de cette mesure, la ministre Kandia Camara avait brandi des menaces à l’égard des grévistes. Et selon Pacôme Attaby, la ministre serait prête à aller jusqu’à la radiation de certains enseignants.

La Cosefci n’entend toujours pas se laisser faire malgré les avertissements de la ministre de l’éducation nationale. Bien avant l’entrée en vigueur du mot d’ordre, Kandia Camara avait déclaré que tout enseignant qui s’associerait à cette grève en subirait les conséquences, des menaces qui n’ont pourtant pas fait reculer la première responsable de l’éducation nationale. Celle-ci a convié une réunion avec les syndicalistes pour le vendredi 17 mai, mais la Cosefci, syndicat engagé dans le bras de fer, n’a pas encore confirmé sa participation à cette réunion.

Jusqu’où ira la ministre Kandia Camara pour mettre un terme à la grève des enseignants ? Seule certitude, la ministre a décidé de hausser le ton contre les syndicalistes de la Cosefci, en l’occurrence le dénommé Pacôme Attaby, porte-parole du directoire dudit syndicat : «Ce qui avait été arrêté, c’est que les syndicats devraient continuer de discuter avec leur ministre de tutelle et après nous devrions rencontrer le premier ministre qui a le dernier mot. C’est ainsi qu’il y a dix jours de cela les syndicats de notre secteur, nous nous sommes retrouvés à Grand-Bassam pendant quatre jours pour nous accorder sur les problèmes de discussion. L’étape d’après, c’est qu’ils se sont retrouvés à Abidjan pour finaliser le rapport… Contre toute attente, le même jour monsieur Attaby convoque une soit distante AG pour lancer un mot d’ordre de grève. Je dis trop, c’est trop ; on ne peut pas continuer comme ça. La vie est un choix.», a indiqué Kandia Camara avant de poursuivre avec des menaces à l’égard des enseignants qui observeraient ce mot d’ordre d’arrêt de travail annoncé cette semaine : «Maintenant celui qui ne veut pas enseigner peut aller ailleurs. Je n’admettrai pas cette grève de mardi. Je ne suis pas d’accord et tout enseignant qui va rentrer en grève à partir de mardi va assumer les conséquences. Parce que trop, c’est trop. Je dis à monsieur Attaby et ses camarades, trop c’est trop.». Et selon le porte-parole de la Cosefci, la ministre de l’éducation nationale menacerait de radier les enseignants qui décideraient de poursuivre la grève : «les enseignants qui sont arrivés par erreur ou par accident dans l’enseignement et qui veulent passer leur temps à faire des grèves seront radiés. Celui qui n’est pas satisfait des conditions de travail peut aller voir ailleurs… Je vais demander personnellement au Président Alassane Ouattara de faire en sorte que les enseignants patriotes viennent enseigner et ceux qui ne veulent pas enseigner seront radiés et remplacés». Ces propos de la ministre de l’éducation nationale, rapportés par la Cosefci depuis sa page officielle, n’ont visiblement pas encore fait changer de cap à Pacôme Attaby.

Attaby ignore les menaces de Kandia

«Au Sénégal, les enseignants ont fait 5mois de grève et leur revendication a été prise en compte et réglée. Même au Mali. ET c’est en Côte d’Ivoire que le gouvernement ne veut rien faire. Alors que quand les militaires se lèvent pour revendiquer, le Président Ouattara régle leur problèmes à la minute. Les enseignants ne doivent pas avoir peur des menaces. S’il y a encore des enseignants qui ont peur des menaces qu’ils viennent se faire délivrer et rentrer dans la grève car si on se bat aujourd’hui c’est pour la génération de demain», déclarait il y’a quelques jours le porte-parole de la Cosefci. Reste à savoir s’il prendra part à la réunion décisive prévue pour le vendredi prochain dans le cabinet de la ministre Kandia Camara.

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