AFFRONTEMENTS A BEOUMI – La ville située à une soixantaine de kilomètres de Bouaké est en ébullition depuis plusieurs jours, suite à une querelle qui a opposé les transporteurs malinké et baoulés. Malgré une médiation lancée dans les premières heures, le conflit a pris de l’ampleur avec un bilan qui a été revu à la hausse.
Un couvre-feu a été instauré dans la ville de Béoumi pour permettre le rétablissement de l’ordre et un retour au calme dans les plus brefs. Ce qui semblait être une simple querelle entre transporteurs de la ville a soudainement viré à un conflit intercommunautaire opposant malinké et baoulés, deux peuples qui vivent en harmonie depuis des décennies. Dans un premier communiqué, le prefet de la ville avait démenti l’information selon laquelle il y’aurait eu mort d’homme dans ce conflit. La situation s’est embrasée jeudi dans la ville, faisant deux morts rien que pour cette seule journée, et trois depuis le début du conflit entre les deux ethnies du pays.
La situation sécuritaire devient de plus en plus préoccupante dans la ville de Béoumi, théâtre de violents affrontements entre dioulas et baoulés. Le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, fils de la ville, a effectué le déplacement pour tenter de mettre un terme à la crise qui secoue la ville située à 60 kilomètres de Bouaké. Alors qu’un retour au calme avait été annoncé le mercredi, jour d’éclatement des affrontements à Béoumi, la situation s’est embrasée le lendemain suite à une nouvelle escalade de la violence dans la ville. Selon les témoins contactés sur les lieux, deux personnes ont été tuées pour la seule journée du jeudi. Le bilan provisoire de ce conflit intercommunautaire s’élève pour l’instant à 3 morts et plus d’une quarantaine de blessés. A en croire certaines sources que nous avons contactées, un détachement de l’armée ferait mouvement vers la ville où un couvre a été instauré pour le jeudi 16 mai à partir de 18h. Outre le bilan provisoire qui fait état de 3 morts et plus d’une quarantaine de blessés, de nombreux magasins et commerces sont partis en fumée dans la ville de Béoumi dans ces affrontements entre malinké et baoulé. Avec les nouvelles dispositions sécuritaires prises à l’issue de la réunion de crise, le calme devrait progressivement revenir dans la ville connue pour être un havre de paix. Une enquête devrait être diligentée pour savoir ce qui est réellement à l’origine de ce conflit, et aussi pour mettre la main sur les coupables. Pour l’heure, plusieurs versions circulent sur ces affrontements intercommunautaires qui ont été signalées depuis mercredi dans la paisible ville de Béoumi.
Confusion sur l’origine des affrontements
«C’est une histoire de transport qui a conduit à ça. Les chauffeurs de Massa qui sont des Dioula, disent que pourquoi les moto-taxis prennent les clients dans leur gare. Tous ceux qui font des activités de moto-taxi ici à Béoumi, sont des jeunes Baoulé. Les chauffeurs de Massa disent que les moto-taxis ne doivent pas avoir accès à “leur” gare. À la suite des échanges avec le jeune Baoulé, celui-ci se rendait au commissariat de police pour expliquer la situation et c’est en cours de route qu’il a été sauvagement tailladé à coups de machette par un jeune de la gare de Massa». Cette première version rapporté par le média Koaci diffère à certains égard d’un témoignage que nous avons reçus : «L’affrontement a été déclenché par un chauffeur de taxi “Picnic’’ qui, lorsqu’il faisait une manœuvre a heurté la moto du jeune chauffeur. Et la moto s’est abîmée. C’est ainsi que le jeune l’a approché pour lui demander des comptes. Mais le chauffeur de la voiture ne l’entendait pas de cette oreille. Il s’est ensuite suivi une violente altercation entre les deux hommes».