Réélection d’Ali Bongo : 2 nouveaux morts au Gabon, 25 personnalités arrêtées

by Amani Georges

Depuis la réélection d’Ali Bongo annoncée le 31 août dernier par le ministère de l’intérieur, une grande stupeur s’est emparée du Gabon. Des violentes manifestations ont éclaté après la victoire contestée du président sortant élu pour un nouveau mandat de 7 ans. Dans la nuit jeudi à vendredi, 2 nouveaux morts ont été retrouvés à Libreville la capitale gabonaise. Environ un millier de personnes sont toujours en détention dont personnalités importantes du pays.

Climat de terreur après la victoire du président sortant gabonais

Annoncé par Pacôme Moubelet-Boubeya, le ministre gabonais de l’intérieur, la réélection d’Ali Ondimba Bongo a engendré une crise post-électorale sans précédents au Gabon. Dans un scrutin très tendu où le taux de participation était de 59,46%, le président sortant a été désigné vainqueur avec 49,80% de suffrages obtenus contre 48,23% pour Jean Ping, son plus grand rival, selon le PV rendu par la commission électorale gabonaise. Mais ce nouveau mandat de 7 ans accordé au parti au pouvoir a plongé le pays dans une violence inouïe. Suite à l’annonce de la victoire du président sortant, de nombreuses manifestations ont éclaté dans les principales villes du pays, notamment dans la capitale à Libreville et à Port-Gentil. Ces violentes protestations ont conduit à l’arrestation de plusieurs personnes, comme indiqué par Pacôme Moubelet-Boubeya, le ministre en charge de la sécurité intérieure : « Sur Libreville, il y’a entre 600 et 800 interpellations, et 200 à 300 sur le reste du pays ». Hormis ces interpellations, de nombreuses personnes ont aussi également perdu la vie depuis le début de ces émeutes. Dans la soirée du jeudi 1er au vendredi 2 août, de nouvelles personnes ont été tuées dans la capitale, ce qui porte désormais à 5 le nombre total de morts.

Libreville dans le chaos depuis la réélection d’Ali Bongo

Considérée comme l’épicentre des émeutes, la tension règne toujours dans la capitale gabonaise malgré une accalmie qui s’installe peu à peu. Le siège de l’Assemblée nationale du Gabon située en plein cœur de Libreville a été incendiée dans la nuit du 31 août 2016 par des manifestants opposés au nouveau mandat accordé au président Ali Bongo. Et dans la nuit du jeudi à vendredi, deux nouvelles personnes ont trouvé la mort dans la première ville du pays. Le décès de Bekam Ella Edzang, jeune étudiant âgé de 27 et inscrit en faculté de droit, a été constaté par l’AFP ainsi que le corps d’un trentenaire brandi par les manifestants. Ces 2 nouveaux décès portent donc à 5 le nombre total de victimes enregistrées depuis l’embrasement de la capitale gabonaise et autres villes du pays.

25 personnalités du pays aux arrêts

En plus des manifestants interpellés, plus d’une vingtaine de personnalités et cadres du pays seraient retenus prisonniers dans le QG de campagne de Jean Ping. Ce dernier a d’ailleurs publié sur son compte twitter une liste de 24 personnes retenues contre leur gré dans son quartier général. Sur la liste publiée par le rival d’Ali Bongo, on retrouve des leaders de l’opposition dont Myboto Zacharie et Gondjout Paul-Marie de l’UN (Union Nationale), d’anciens hommes d’Etats dont l’ex vice-président gabonais Divungui Didjob Di Ding, l’ancien ministre d’Etat Adjahénot Jacques, des membres de la société civile (Simonet Blanche et Mpaga Georges) et bien d’autres.

La Communauté internationale fait pression

Face au climat de terreur et de violence qui règne depuis quelques jours au Gabon, la communauté internationale n’a pas tardé à réagir. Sur recommandation de la France, la communauté internationale préconise un décompte des voix par bureau de vote pour déterminer le véritable vainqueur de ce scrutin. Mais cette alternative est mal plutôt mal perçue dans le camp Bongo. Selon le porte-parole de présidence gabonaise, le décompte des quelques 2500 bureau de vote que compte le pays est un processus qui va l’encontre de ‘‘la loi gabonaise’’, estime Alain-Claude Bilie-Bye-Nze. Selon le code électoral gabonais, les résultats doivent être annoncés par région et non par bureau de vote comme l’exige la communauté internationale.

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