CHANTRE CHRETIEN TUE – L’année dernière, l’église catholique était citée dans un scandale d’agression sexuelle. Et un an après, c’est la communauté évangélique qui est pointée du doigt dans l’assassinat d’un fidèle, un meurtre qui a tout l’air d’être un crime ritualiste.
La communauté chrétienne de Côte d’Ivoire est encore sous le choc de l’assassinat d’un chantre chrétien retrouvé mort dans son église située dans la commune de Marcory. Fait plus étrange, la tête de la victime a été retrouvée dans une autre paroisse située dans la commune de Koumassi, une affaire qui implique donc deux paroisses évangéliques. La police a déjà procédé à des arrestations dans cette affaire, mais l’enquête suit toujours son cours. L’union des journalistes et communicateurs chrétiens ivoiriens n’écarte pas la théorie selon laquelle un réseau de criminels se cacherait derrière ce crime odieux commis la semaine dernière. Pour cette raison, l’association appelle les autorités compétentes à aller en plus loin dans leur enquête pour démanteler ces brebis galeuses qui font plus de tort que de bien à la communauté chrétienne avec ces pratiques sataniques.
Il y’a un an, la communauté catholique de Côte d’Ivoire se retrouvait sous le feu des projecteurs après l’arrestation d’un prêtre accusé de viol sur une mineure. Et depuis quelques jours, la communauté évangélique de Côte d’Ivoire est secouée par un énorme scandale d’assassinat d’un fidèle répondant au nom de Kanga Tanoh, que ses amis appelaient Chantre Sylvio Emmanuel. Le corps sans vie de ce fidèle appartenant à l’Eglise Evangélique La Cité du Salut situé dans la commune de Marcory, a été découvert la semaine dernière au sein de sa paroisse. Selon les témoignes que nous avons reçus, il s’y était rendu pour effectuer des prières. Plus troublant encore, la tête du chantre tué a été retrouvée dans une autre église située dans la commune de Koumassi. Dans le cadre de l’enquête ouverte par la police, le prophète Jean Niava, fondateur de la Méga Eglise située à Koumassi, a été mis aux arrêts, puisque la tête de la victime a été retrouvée dans son bureau. L’un de ses fidèles a aussi été mis aux arrêts pour nécessité d’enquête dans l’assassinat du chantre Sylvio Emmanuel la semaine dernière. Dans un communiqué officiel, l’union des journalistes et communicateurs chrétiens «s’incline respectueusement devant la mémoire du chantre lâchement assassiné et exprime ses sincères condoléances à ses familles biologique et spirituelle ainsi qu’à la grande famille des chantres de Côte d’Ivoire. Condamne ce crime odieux dépassant l’entendement humain commis dans des lieux de cultes, lieux d’expression de l’amour du prochain». Pour l’heure, les circonstances de l’assassinat du chantre chrétien de la communauté évangélique ne sont pas encore officiellement connues. Mais les circonstances actuelles laissent penser qu’il s’agirait probablement d’un crime rituel, étant donné que la tête de la victime a été retrouvée dans une autre église.
Démanteler un réseau de criminels
«Les circonstances de l’assassinat du chantre Sylvio Emmanuel jette du discrédit sur l’église dont il entache profondément l’image. C’est pourquoi l’UJCOMCCI appelle les autorités compétentes à traiter cette affaire avec la plus grande fermeté dans une transparence totale, pour l’éclatement total de la vérité et le démantèlement de tout probable réseau de criminels qui pourrait se cacher derrière cet acte ignoble. L’UJCOMCCI demande aux organisations et fédérations chrétiennes de Côte d’Ivoire de prendre des mesures qui s’imposent pour réglementer davantage l’ouverture d’église et l’attribution des titres théologiques. Par ailleurs, l’UJCOMCCI appelle l’ensemble des chrétiens de Côte d’Ivoire à la vigilance face à cette nouvelle horde de loups qui ont investi l’église à la recherche du gain facile. A s’attacher davantage à la parole de Dieu que de courir derrière les miracles retentissants dont se servent les criminels à la soutane pour les appâter».