Réforme de la CEI : le PDCI et UDS boycottent les discussions avec le gouvernement

Kohan Kioshiko

NOUVELLE COMMISSION ELECTORALE – Au titre des engagements pris par le président ivoirien avant la prochaine présidentielle, figure l’épineuse question de la réforme de la CEI. Sur instruction du président Ouattara, les premières discussions ont démarré le 21 janvier dernier avec l’ensemble de la classe politique ivoirienne. Conviés à une importante séance de travail mercredi, le PDCI et le parti UDS de George Ouégnin ont brillé de leur absence à cette séance du comité restreint.

Les discussions autour de la réforme de la commission électorale en Côte d’Ivoire avancent à petits pas, en dépit des divergences qui opposent le gouvernement et les partis de l’opposition sur le sujet. Conformément à l’arrêt de la Cour Africaine des droits de l’homme, le régime actuel a décidé d’un réexamen de la CEI avant la tenue de la prochaine présidentielle. Une séance de travail a eu lieu mercredi entre la majorité présidentielle et les partis de l’opposition. Des consultations ont également été menées avec les organisations de la société civile qui devrait siéger dans la nouvelle commission électorale. Neuf partis politiques ont été conviés à la récente séance de travail du comité restreint, mais seulement 7 ont répondu à l’appel du gouvernement.

La réforme de la CEI avance alors que gouvernement et opposition ont du mal à aplanir leurs divergences. A l’occasion d’un conseil des ministres qui s’est tenu au mois de mars, le porte-parole du gouvernement avait révélé que les discussions porteraient uniquement sur la recomposition de la commission électorale, et non un réexamen en profondeur de l’organe comme cela avait été annoncé par les partis de l’opposition : «En référence à la déclaration du Chef de l’Etat dont vous vous souvenez, le gouvernement travaille exclusivement à la mise en œuvre de ses instructions, en l’occurrence, la recomposition de la CEI qui est l’unique et principale observation de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Donc nous ne ferons pas plus que ça. Nous sommes ouverts aux propositions de toutes les parties pour continuer les négociations jusqu’à son terme ». L’opposition, avec à sa tête le PDCI RDA, n’a pas mis du temps à réagir à cette annonce du gouvernement. Après avoir proposé une nouvelle dénomination, les opposants au régime actuel sont allés jusqu’à demander la démission de Youssouf Bakayoko, souhaitant que  «la Présidence de la Commission chargée des Élections soit assumée par une personnalité de la Société Civile recrutée par appel à candidature avec des vice-présidents, également recrutés par appel à candidature». Cette réforme en profondeur est l’un des principaux points de divergence entre le PDCI et le gouvernement sur la question de la réforme de la CEI, ce qui explique en partie l’absence du parti d’Henri Konan Bédié à la séance de travail du comité restreint le 28 mai à Abidjan.

Un projet de loi déposé en juin

«Sur instruction du Président de la République, SEM Alassane Ouattara, le Premier Ministre a initié, depuis le 21 janvier 2019, un dialogue politique national en vue du réexamen de la composition de la Commission Electorale Indépendante (CEI), conformément à l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples… Au cours des échanges, qui se sont déroulés dans un esprit constructif, il a été noté dans les propositions des différents acteurs, aussi bien des points de convergence, que de divergence. Toutefois, le PDCI-RDA, et le groupement EDS, sur les neuf Partis et Groupements politiques attendus, évoquant des préalables, n’ont pas pris part aux séances du Comité restreint, cadre de discussions unanimement adopté après les séances plénières… tenant compte du calendrier électoral de 2020, les travaux devront s’achever, impérativement, au cours du mois de juin 2019, pour permettre au Premier Ministre d’en soumettre les résultats au Conseil des Ministres».

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