AGENCE IVOIRIENNE DE PRESSE – La réponse de l’AIP relative aux accusations d’incitation à la haine n’a pas tardé. Une publication Facebook de l’agence de presse ivoirienne sur les violences à Béoumi avait suscité la colère de certains internautes. Il y’a de cela quelques heures, l’Agence s’est justifiée en évoquant un piratage de son compte Facebook, déclinant par cette occasion la responsabilité de la publication sujette à la polémique.
A l’heure où Béoumi panse ses blessures après les affrontements intercommunautaires, une dépêche de l’AIP publiée sur sa page Facebook a failli réveiller les vieux démons de ce conflit qui a fait plus d’une dizaine de morts. La publication met l’accent particulièrement sur les malinkés présentés comme les plus grandes victimes de ces affrontements. Et tout naturellement, cette publication a suscité la colère de nombreux internautes ivoiriens, surtout venant de l’Agence Ivoirienne de Presse. Face à la montée de la polémique, l’AIP s’est exprimé depuis sa page Facebook, rejetant catégoriquement la responsabilité de la dépêche. Selon les explications avancées par l’Agence de presse, son compte Facebook a tout simplement été victime d’un piratage informatique.
En Côte d’Ivoire, l’incitation à la haine et à la révolte est un délit passible d’une peine de prison et d’une amende. Le député ivoirien Alain Lobognon en a récemment fait l’amère expérience il y’a de cela quelques mois. Les affrontements intercommunautaires à Béoumi, opposant malinké et baoulé, ont failli virer au pire, n’eut été les efforts consentis par le gouvernement, tant au niveau de la médiation qu’au niveau de la sécurisation de la ville. Ce vendredi, l’AIP, l’Agence ivoirienne de presse, indiquait dans une dépêche publiée sur son compte Facebook que le ministre de la sécurité, fils de la ville de Béoumi, s’y rendrait ce vendredi pour prendre part à la cérémonie d’inhumation des «neuf morts de l’ethnie malinké, de confession musulmane, avant la prière de 16h». Comme il fallait s’y attendre, cette dépêche a suscité la colère et l’indignation de nombreux internautes ivoiriens, puisqu’elle marginalise les préjudices subis par la communauté baoulé lors des affrontements intercommunautaires survenus le mois dernier. Cette incitation à la haine émanant d’une publication Facebook de l’Agence ivoirienne de presse, a été unanimement condamnée ce vendredi, certains appelant même le conseil national de la presse en Côte d’Ivoire à prendre des sanctions contre l’AIP. Pour sa part, l’Agence ivoirienne de presse a produit un communiqué sur sa page, évoquant qu’un piratage serait à l’origine de la publication d’incitation à la haine et au tribalisme.
L’AIP sort ses arguments
«L’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) dénonce un piratage de sa page Facebook La Direction de l’Agence Ivoirienne de Presse dénonce un piratage de sa page Facebook par un (ou des) individu(s) non encore identifiés qui se sont adonné à la publication sur cette page d’une information tendancieuse à même de mettre à mal la cohésion sociale. En effet, les jeudi 06 juin et vendredi 07 juin 2019, deux posts identifiant des personnes décédées lors de la crise intercommunautaire de Béoumi comme étant d’origine « Malinké » et de « confession musulmane » ont été, à notre grand étonnement, publiés sur notre page Facebook. L’AIP affirme que de ces informations n’ont jamais été publiées par son fait, encore moins sur son site internet www.aip.ci. Il ne s’agit en rien de productions émanant d’un journaliste de la rédaction de l’AIP. Il serait important de rappeler que de tels propos sont contraires à la Charte de Déontologie du Journaliste de l’AIP et au Code d’Ethique et de Déontologie du journaliste ivoirien, des valeurs chères à l’AIP…L’AIP dénonce cette tentative de sabotage de sa page Facebook et entend saisir les forces publiques en charge de la sécurité numérique pour clarifier cette situation.», révèle le média sur sa page.