Résidence de Bédié assiégée : un mouvement pro-Soro dénonce l’inaction du gouvernement

by Kohan Kioshiko

MANIFESTATIONS CHEZ BEDIE – La journée du mardi 11 juin a été marquée par une manifestation devant la résidence du chef du PDCI RDA, une manifestation qui à la base n’avait pas été autorisée, du moins vu son caractère spontané. Cette marche était la réponse de certains ivoiriens aux propos tenus par Bédié sur l’orpaillage clandestin et la fraude à la nationalité.

La résidence de Bédié a été assiégée il y’a quelques jours par des manifestants après ses propos controversés sur les étrangers et l’orpaillage clandestin. Certains manifestant sont même allés jusqu’à répandre du sang autour du domicile de l’ancien président ivoirien pour marquer leur mécontentement. Dans un communiqué officiel, le chef de cabinet du président du PDCI est monté au créneau pour dénoncer l’inaction du gouvernement face à ces manifestants. En disgrâce avec  l’actuel régime, le MVCI, par la voix de son porte-parole, le député Alain Lobognon, est monté au créneau pour dénoncer l’inaction du gouvernement, sans pour autant déclarer officiellement qu’il soutenait le point de vue soulevé par le sphinx de Daoukro.

L’ivoirité et le nationalisme sont deux concepts qui prêtent encore à confusion en Côte d’Ivoire. Les diverses réactions suscitées par les déclarations d’Henri Konan Bédié sur l’orpaillage clandestin et la fraude à la nationalité en sont une parfaite illustration. Il y’a environ une semaine le patron du PDCI appelait à un sursaut nationaliste contre certains étrangers armés que l’on ferait venir pour arracher aux ivoiriens leurs terres. Le président du PDCI rajoute également qu’une partie de ces étrangers entrés en Côte d’Ivoire sous couvert de l’orpaillage clandestin détiendraient frauduleusement des cartes d’identité, constituant ainsi un socle électoral pour le pouvoir en place. Ces déclarations ont très vite fait resurgir le débat sur l’ivoirité et Côte d’Ivoire, un terme qui reste encore tabou chez certains. Mécontents des déclarations du président du PDCI, des dizaines de jeunes ont organisé une marche devant la résidence de Bédié mardi dernier. Certains ont même répandu du sang autour de ladite résidence, un rituel que les pro-Bédié ont contrecarré par des séances de prière organisées devant le domicile du sphinx de Daoukro à Cocody. Si le gouvernement n’a pas dénoncé cette manifestation qui apparemment n’était pas autorisée, le MVCI, un mouvement proche de Guillaume Soro, n’a pas manqué de réagir face à l’inaction des autorités ivoiriennes.

Le RHDP soupçonné de livrer Bédié à la vindicte populaire

«Le MVCI s’interroge sérieusement sur l’inaction des forces de l’ordre et par ricochet, du gouvernement, face à ce non-respect flagrant de loi régissant les manifestations sur la place publique en Côte d’Ivoire. Cette loi serait-elle abrogée quand il s’agit des manifestations violentes non autorisées du Parti au pouvoir ? Est-il désormais possible de manifester sans autorisation, y compris devant le domicile du Président du RHDP, le Docteur Alassane Ouattara ?  Les Ivoiriens sont en droit d’attendre une réponse du régime en place pour éviter que d’autres manifestations d’hostilité aient lieu devant la résidence de tout responsable de Parti politique en Côte d’Ivoire.  Le Parti au pouvoir veut-il livrer le Président Bédié à la vindicte populaire ? Quel mal y a-t-il à interpeler un gouvernement sur la nécessité de mieux gérer la politique migratoire et sécuritaire du pays ? Dans quel complexe le RHDP veut-il enfermer les Ivoiriens en les empêchant d’aborder en toute lucidité des problèmes causés par certains étrangers en Côte d’Ivoire ?», a déclaré Alain Lobognon, le porte-parole du MVCI. Les réactions de soutiens aux déclarations de Bédié se multiplient, notamment au sein de l’opposition ivoirienne. A l’approche de la prochaine présidentielle, le gouvernement gagnerait à très vite résoudre la question de la fraude à la nationalité, au risque de jeter le discrédit sur les résultats de ces élections très attendues par tous en Côte d’Ivoire.

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