Cartes d’identité gratuites : combien coutera l’opération à l’état ivoirien?

Kohan Kioshiko

RENOUVELLEMENT CNI IVOIRIENNES – Le porte-parole du gouvernement a mis fin à la polémique en annonçant que l’opération de nouvellement des cartes nationales d’identité coûtera à chaque citoyen la somme de 5000 frs.

A l’expiration des cartes nationales d’identité de plus de 80% d’ivoiriens, les débats s’enflent depuis quelques semaines autour de l’opération de renouvellement. Un élu ivoirien a même proposé à l’Assemblée nationale ivoirienne un amendement pour que l’état supporte le coût des opérations. Mais l’amendement a été rejeté par les élus du groupe parlementaire RHDP, l’actuelle alliance au pouvoir. Les ivoiriens débourseront donc la somme de 5000 frs pour se faire établir leur carte d’identité selon l’information révélé il y’a un peu plus d’un mois par le porte-parole du gouvernement. La grande question est de savoir si l’état ivoirien est réellement en mesure de supporter le coût de cette gratuité tant souhaitée par certains ivoiriens ?

L’amendement déposé à l’Assemblée Nationale pour la gratuité des cartes nationales d’identité a été simplement rejetée par le parlement ivoirien, majoritairement contrôlé par l’alliance au pouvoir. Alain Lobognon, député de Fresco et membre de groupe parlementaire Rassemblement, est l’auteur de l’amendement qui demandait que l’état supporte les coûts de l’opération de renouvellement des CNI de plus de 80% d’ivoiriens. Dans son amendement, l’élu de Fresco suggère que le coût de l’opération soit financé par l’Etat, ce qui suppose tout naturellement des coupes budgétaires dans certains ministères et institutions étatiques. En 2008, l’opération lancée pour l’enrolement des ivoiriens pour la présidentielle de 2010 avait coûté la somme de 120 milliards de francs Cfa. Selon le maire de la commune de Tiassalé, l’opération à cette époque n’avait pas été supportée par le gouvernement comme certains le pensaient : «On a vite fait de rappeler que sous le régime du FPI, cette pièce a été délivrée gratuitement aux Ivoiriens et, par conséquent, le régime Ouattara devrait en faire autant. Et on oublie de signaler que cette gratuité en 2008 a coûté près de 120 milliards aux caisses de l’Etat et que cet argent a été prélevé sur le café cacao (donc perte d’argent pour les producteurs), sur le carburant avec une forte augmentation de carburant à la pompe en juillet 2008 qui a provoqué une grève des transporteurs et des fonctionnaires réunis au sein de l’UGTCI… La décision d’offrir la gratuité d’un service à une population est toujours une mesure sociale forte qui ne peut être que saluée.  Mais la gratuité a un coût et quelque part, elle est toujours financée par une catégorie de citoyens ou des petites et grandes entreprises qui sont harcelées par les services des impôts». En attendant de trouver des réponses aux questions sur le financement de cette gratuité, un proche de Guillaume Soro propose une méthode assez simple pour faire de cette gratuité des cartes nationales d’identité une réalité pour les ivoiriens.

Solution simple pour la gratuité des CNI 

«C’est très simple comme proposition.  Il suffit que Guillaume Soro annonce qu’il offre gratuitement la carte nationale d’identité aux populations de Ferké.  Dans les minutes qui suivent, vous verrez tous les cadres du Rhdp investir leurs régions pour offrir gratuitement ces cartes à leurs populations.  Même à Ferké, Guillaume Soro n’aura pas à débourser de l’argent.  Lovié va offrir ces cartes à toute la région.  Et tous les ivoiriens, grâce à Guillaume Soro, auront gratuitement leurs cartes nationales d’identité aux frais de l’État, oups, du Rhdp.  Guillaume Soro, pardon, parle un peu et les ivoiriens auront gratuitement leurs cartes nationales d’identité puisque c’est toi qui imprime la cadence de la danse politique en Côte d’Ivoire.», a révélé Mamadou Touré, l’un des conseillers de Guillaume Soro. Si les ivoiriens débourseront 5000 frs pour avoir leur carte, certains pourraient l’avoir gratuitement si des élus prennent l’initiative de l’offrir gratuitement à leurs populations.

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