L’arrestation manquée de Bamba Moriféré suscite des remous en Côte d’Ivoire

Kohan Kioshiko

MEETING DE L’OPPOSITION – Après avoir pris part à une manifestation contre le régime en place dans la commune de Cocody, le professeur Bamba Moriféré, père de l’avocate Affoussiata Lamine, a échappé à une tentative d’arrestation à son domicile, une affaire qui suscite encore de nombreux remous en Côte d’Ivoire.

Qui a voulu mettre aux arrêts le professeur Bamba Moriféré ? A cette question, l’opposition ivoirienne s’accorde à indexer le pouvoir actuel dans cette tentative échouée dimanche au domicile de ce dernier. A en croire certains opposants ivoiriens, le régime actuel aurait essayé de le mettre aux arrêts après ses propos polémiques lors du meeting tenu par l’opposition ivoirienne il y’a quelques jours dans la commune de Cocody à Anono. Au niveau politique, les réactions de condamnation se multiplient de jour en jour. Selon Assoa Adou, secrétaire général de l’aile radicale du FPI (tendance Laurent Gbagbo), cette tentative d’arrestation du président du RPCI rappelle trait pour trait son interpellation par le regime il y’a de cela quelques années.

 Présent aux premières loges du meeting de l’opposition ivoirienne à Cocody le week-end dernier, le professeur Bamba Moriféré a manqué de peu d’être interpellé à son propre domicile au cours de la journée dominicale. A la veille, il animait un meeting avec plusieurs membres de l’opposition sur la gratuité de la carte nationale d’identité à Anono. Et il faut croire que les déclarations du président du RPCI, Rassemblement du Peuple de Côte d’Ivoire, ont failli causer son arrestation, puisque certains membres de l’opposition estiment qu’il existerait un rapport entre cette tentative manquée et son discours du samedi à Anono devant des centaines de manifestants. Selon l’APJ (Alliance pour la jeunesse), «Ce dimanche 7 juillet 2019 autour de 20 heures, une escouade de policiers encagoulés venue dans deux (2) cargos militaires ; d’une quarantaine environ ont défoncé le portail de la résistance du Professeur BAMBA Moriféré Président du Rassemblement du Peuple de Côte d’Ivoire (RPCI). Sans autre forme de procès, il a été emmené manu militari à la préfecture de police d’Abidjan. Où Il devrait être entendu par un commissaire chargé des enquêtes.  En réalité, l’intention première qui se dégage de cet épisode des faits déplorables montre bien une tentative d’enlèvement car sans la présence de ses avocats et de sa sécurité rapprochée sur les lieux, lors des faits, la situation tournerait au vinaigre pour le Président du RPCI… Nous condamnons avec force cette forfaiture de trop de la majorité Présidentielle qui ne favorise pas un sentiment de confiance entre les populations ivoiriennes et ses institutions visiblement prises en otage», lisons-nous dans une déclaration officielle ce mardi. Parmi les personnalités politiques à avoir dénoncé une tentative d’intimidation de Bamba Moriféré, Assoa Adou, le secrétaire général du front populaire ivoirien tendance Laurent Gbagbo. A en croire ce fidèle lieutenant de l’ex-mouvance présidentiel, la démocratie est un concept vide de sens en Côte d’Ivoire, lui qui a fait les frais d’une arrestation il y’a quelques années.

Un modus operandi bien connu

«Ce qui est arrivé à Moriféré fait penser à mon cas. Moi j’étais rentré en Novembre 2014, juste pour faire la campagne du président Laurent Gbagbo, concernant le Congrès du Front populaire ivoirien. Un soir, à 20h30, ma maison a été cernée par les hommes armés avec des Kalash, sur les toits, devant les portes. Quand j’ai demandé, vous avez un mandat ? Ils ont dit qu’eux, ils n’ont pas besoin de mandat. J’ai été enlevé et j’ai fait quatre ans de prison dont une bonne partie au camp de Bouaké. Heureusement pour Moriféré, il a échappé. Il est convoqué pour aller encore répondre. Je souhaite qu’il ne soit pas encore arrêté.», a indiqué le secrétaire général de la dissidence au front populaire ivoirien.

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