LE MAIRE DU PLATEAU CONDAMNE – Vice-président du PDCI RDA, et probablement l’un des plus fidèles lieutenants d’Henri Konan Bédié, Akossi Bendjo, ancien maire de la commune du Plateau, le quartier des affaires. Les conseils de l’ancien magistrat du quartier des affaires n’ont pas mis du temps à réagir à son procès et à sa condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire.
La condamnation de Noel Akossi Bendjo, maire de la commune de la Plateau, alimente toujours les débats en Côte d’Ivoire. Après avoir été révoqué de son poste en août dernier, l’ancien PCA de la SIR s’est retrouvé en exil en France, un exil qui ne l’empêche toujours pas de prendre une part active dans la vie politique de son pays, en l’occurrence de son parti. Le cadre Pdci a été également condamné à payer une lourde amende estimée à plus de 10 millions de dollars en guise de préjudice financier. Selon ses avocats, le procès contre leur client s’est déroulée dans un contexte de non respect des règles juridiques. Sans s’étaler sur la contre-attaque qui sera mise en place, les avocats de Bendjo ont dénoncé un procès injuste et non équitable.
Le retour d’Akossi Bendjo en Côte d’Ivoire se complique d’avantage. Soupçonné de détournement de fonds et de malversation financière, l’ancien maire de la commune du Plateau a été condamné il y’a quelques jours par la justice ivoirienne à 20 ans de prison assorti d’une amende de plus de 10 million d’euros. Vice-président du Pdci Rda, il est l’un des rares cadres du parti à avoir ouvertement combattu l’adhésion du Pdci au Rhdp. Avant sa révocation de la mairie du Plateau, Akossi Bendjo était également PCA de la SIR, la société ivoirienne de raffinerie, poste qu’il perdra avant d’être démis de la mairie du Plateau. La réaction du cadre PDCI a sa condamnation ne s’est pas fait attendre : «Non contents de m’avoir révoqué le 1er août dernier de mon poste de maire du Plateau de façon arbitraire, non contents de m’avoir contraint à l’exil depuis de trop longs mois, ils viennent de franchir un nouveau cap dans l’ignominie. Ils ont monté une parodie de procès, sans droits de la défense, sans convocation préalable. Une justice tronquée et expéditive, une audience de 1h30 montre en main, débats, réquisitions du parquet et délibéré inclus. La suspension de séance destinée à rendre la décision a duré 13 minutes. 13 minutes d’indignité et une condamnation du même acabit. La Côte d’Ivoire fait désormais fi de ce respect des formes et des règles. C’est toute la différence entre un Etat de droit et un Etat qui bascule malheureusement chaque jour un peu plus hors du champ de la démocratie.». La réaction des avocats de Bendjo n’a pas tardé à suivre celle du présumé coupable de malversation financière.
Un procès non équitable
«Dans l’affaire Ministère Public contre Noel Akossi Bendjo, il est de commune renommée que la tenue d’un procès à son encontre par une dépêche du site d’information koaci.com. qui, dans un Etat de droit ne saurait être un acte de convocation ou d’avis pour attraire un justiciable devant une juridiction, au surplus un tribunal correctionnel. Au domicile de Monsieur Noel Akossi Bendjo, il n’a été reçu aucun acte de procédure visant à lui faire connaitre la tenue d’une audience le concernant. Pourtant, notre Code de Procédure Pénale a prévu les diverses hypothèses pour porter à la connaissance des citoyens les faits à eux reprochés….Elles permettent à un juge étranger d’entendre une personne qui se trouve sur son territoire de compétence sur des questions énoncées par le juge d’instruction qui instruit à charge et à décharge… Nous sommes donc en droit de conclure sur la base de tout ce qui précède que Monsieur Noël Akossi Bendjo n’a eu droit, ni à un traitement administratif régulier, ni à un procès juste et équitable : c’est cet état de fait que nous tenons dénoncer».