Bavure de la gendarmerie à Arrah : le procès des gendarmes renvoyé au 19 juillet

by Kohan Kioshiko

CIVILS ABATTUS PAR DES GENDARMES – Il y’a un peu plus de deux ans de cela, six agents d’une pompe funèbre qui revenaient d’une prestation à Andé ont été pris pour cible par des éléments de la gendarmerie d’Arrah dans une embuscade. Confondus avec des braqueurs, 5 agents de la Sipofu périront dans cette bavure, tandis que le sixième grièvement blessé réussira à s’en sortir.

L’impatience des familles des victimes de la tragédie d’Arrah aura été longue. Deux ans après le drame qui a coûté la vie à cinq agents des pompes funèbres, s’est ouvert au tribunal militaire d’Abidjan le procès des gendarmes mis en cause dans cette bavure. Revenus d’une prestation funéraire, six agents de la Sipofu avaient marqué un arrêt dans la localité d’Arrah avant de regagner la capitale économique ivoirienne. Mais ils tomberont dans une embuscade tendue par des éléments de la gendarmerie qui les avaient confondus avec des braqueurs recherchés pour avoir dérobé 32 millions de Francs Cfa à un opérateur économique. Après une première audience qui aura duré plus de 8h, la suite du jugement a été renvoyée au vendredi 19 juillet 2019.

Revenus d’une prestation funéraire, six agents de la Sipofu ont essuyé des tirs de la gendarmerie dans la localité d’Arrah. Dans cette embuscade, cinq des six agents en services perdront la vie. Le dernier réussira à s’en sortir malgré de graves blessures. C’est d’ailleurs lui qui donnera l’alerte à la direction de la pompe funèbre à Abidjan. Une enquête préliminaire a été ouverte par la section de la gendarmerie de la ville pour savoir ce qui s’est réellement passé. Les gendarmes impliqués dans cette fusillade ont été mis aux arrêts pour nécessité d’enquête. Ces derniers avaient manifestement confondus les agents de la pompe funèbre à des braqueurs qui avaient dérobé la somme de 32 millions de Francs Cfa à un opérateur économique. Plus de deux ans après la tragédie, la première audience de ce procès sur la bavure des gendarmes s’est tenue à Abidjan le 12 juillet dernier : «Le vendredi 12 juillet 2019 à la salle de conférence de l’état-major général des Armées du plateau, le tribunal militaire a ouvert ce procès devant parents, amis et connaissances des défunts venus du Moronou qui ont pris d’assaut cette salle devenue exiguë pour l’occasion. Pendant plus de 8h soit de 14h à 22h, le Président du Tribunal militaire a auditionné à la barre les 3 prévenus. A la comparution, chacun des 3 inculpés a plaidé non-coupable ce qui a suscité une vive émotion dans la salle. L’heure ainsi la fatigue qui se lisaient sur le visage des témoins a motivé le Président du Tribunal pour un renvoi au vendredi 19 juillet 2019 pour la continuation des débats.», a écrit le Tribunal militaire d’Abidjan sur sa page officielle.

Abattus froidement dans l’exercice de leurs fonctions

«Après la levée du corps de la défunte Adjoua le 26 mai, sa famille a sollicité nos services pour la manutention de la dépouille jusqu’à son enterrement. Nous avons désigné 6 de nos agents porteurs et loué une voiture Toyota Pick Up, 7 places d’un partenaire. Nous avons offert une voiture Mercedes pour porter le cercueil jusqu’à Andé, le village de la défunte dans la sous-préfecture de Bongouanou ; soit deux véhicules et sept personnes pour la mission… Avant d’aller à Arrah, je me suis rendu à la brigade de gendarmerie de Yopougon pour plus d’information. Celle-ci m’informe qu’effectivement des bandits ont été abattus à Arrah. Je rentre en contact avec la pompe funèbre sœur d’Arrah qui me confirme la présence des corps avec des tenues Sipofu…Chers camarades de la presse, mes jeunes gens ont été abattus froidement dans l’exercice de leur fonction.», expliquait en conférence de presse le directeur d’exploitation de la Sipofu.

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