JEUX DE HASARD – Le gouvernement ivoirien prévoit de réglementer le marché qui connait un boom en Côte d’Ivoire ces deux dernières années, sous l’impulsion de la loterie ghanéenne dont la plus répandue est connue sous l’appellation de ‘‘lotto ghanéen’’.
Face à la prolifération des jeux de hasard en Côte d’Ivoire, le gouvernement entend réguler le marché par la mise en place d’un cadre juridique. L’objectif à termes est bien entendu financier, puisque les loteries représentent aujourd’hui un énorme manque à gagner pour l’Etat ivoirien. Mais le gouvernement souhaite également protéger juridiquement certains mineurs qui s’adonnent à ces nouvelles formes de loteries. Mais l’état souhaite aussi lutter contre des réseaux de blanchiment d’argent qui opèrent à travers ces nombreuses loteries présentes sur le sol ivoirien.
Le marché des jeux de hasard est en pleine effervescence en Côte d’Ivoire depuis quelques années. Face au manque à gagner que cela représente pour l’Etat, un décret a été adopté ce mercredi en conseil ministre, en vue de la régulation de ce secteur lucratif : «Le Conseil a adopté un projet de loi portant régime juridique des jeux de hasard en Côte d’Ivoire. Ce projet de loi répond à la volonté du Gouvernement d’assainir et de mieux réglementer l’environnement des jeux de hasard. Il vise à doter le secteur d’un nouveau cadre juridique et institutionnel qui prend en compte l’apparition de nouvelles formes de jeux et de nouveaux acteurs issus des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Par ailleurs, ce projet de loi permettra de lutter efficacement contre la forte prolifération des jeux de hasard illicites et clandestins qui constituent un terreau favorable à la réalisation d’activités criminelles telles que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le Gouvernement entend ainsi, protéger la population, notamment les mineurs et les personnes vulnérables, contre l’addiction aux jeux, à travers la promotion du jeu responsable». Si le marché connait une forte expansion en Côte d’Ivoire, le gouvernement a donc son collimateur le loto ghanéen, qui reste l’un des plus prisés aujourd’hui par les jeunes ivoiriens. Moyennant une somme de 100 frs, il est possible de tenter sa chance dans ce jeu, en choisissant des numéros selon la formule de jeu souhaitée. De sources concordantes, le loto ghanéen générerait un chiffre d’affaires d’environ 36 milliards de Franc cfa en Côte d’Ivoire. Outre la loterie ghanéenne, les sites de paris sportifs sont également dans le collimateur du gouvernement ivoirien. Selon le ministre Sidi Touré, environ 500 site de jeux de hasards opèrent à ce jour sur le sol ivoirien sans le moindre encadrement juridique, alors que marché des paris en ligne pèse environ 6 milliards de Francs Cfa. La réglementation de ce secteur devrait permettre à l’Etat de générer des recettes dont le montant reste inconnu. Mais avec le boom de ce secteur, le manque à gagner pour l’Etat peut aisément se chiffrer à coup de milliards de francs Cfa.
Bientôt un arsenal juridique
«Il est apparu important que nous puissions formuler un nouvel arsenal juridique pour adresser ce sujet. D’autant plus que de nos jours, nous sommes à l’ère du numérique et de la dématérialisation croissante sans oublier l’émergence d’une clientèle nouvelle… Nous avons généralement cela par le fait de certains ressortissants de pays asiatiques et ceci fait perdre autant d’argent au Trésor ivoirien». Avec la règlementation de ce secteur, il y’a de quoi craindre une hausse des tarifs pour certains jeux de hasard en Côte d’Ivoire, puisque les initiateurs voudront absolument conserver leur marge bénéficiaire. Aussi, la régulation du marché pourrait faire baisser le chiffre d’affaires du loto ghanéen, puisque le gouvernement ‘‘protéger la population, notamment les mineurs et les personnes vulnérables, contre l’addiction aux jeux’’.