PROCES GBAGBO CPI – Remis en liberté conditionnelle depuis six mois, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé n’en n’ont pas encore fini avec la Cour Pénale Internationale. Mais leur remise en liberté sous conditions est déjà un signe positif pour les partisans de l’ancien régime, en l’occurrence l’ancienne première dame de la Côte d’Ivoire.
Après des mois d’accalmie, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la CPI pourrait reprendre d’ici quelques temps à la Cour Pénale Internationale. Après plus deux ans d’audience, les deux accusés ont bénéficié d’une liberté conditionnelle en première instance, une première victoire dans cette bataille judiciaire qui a suscité une grande lueur d’espoir chez leurs partisans. Les trois magistrats de la Cour viennent désormais de rendre public les motifs pour lesquels ils ont estimé que les deux accusés pouvaient avoir droit à la liberté sous conditions. Le Bureau du Procureur compte visiblement faire appel de cette décision, un appel qui, s’il est accepté, pourrait signifier la poursuite du procès des deux personnalités ivoiriennes. Amnistiée l’année dernière, l’ancienne première dame s’est exprimée sur ce procès ouvert en janvier 2016 contre l’ancien dirigeant et son protégé.
Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à la CPI n’est pas encore achevé, mais certains partisans de l’ancienne majorité présidentielle jubilent déjà. Remis en liberté conditionnelle, les deux accusés étaient aussi la chambre d’accusation étaient dans l’attente des motifs de la décision des trois juges de la première instance. Après des mois d’attente, les trois magistrats ont fourni par écrit les raisons pour lesquels ils se sont prononcés en faveur d’une liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé : «De l’avis de la Majorité, une des lacunes fondamentales du dossier du Procureur résidait dans la présentation d’un récit déséquilibré des faits, reposant sur une conception unidimensionnelle du rôle de la nationalité, de l’ethnicité, et de la religion (au sens le plus large) en Côte d’Ivoire en général, et pendant la crise postélectorale en particulier, et ne tenant pas compte d’informations essentielles sans lesquelles il n’était pas possible de comprendre pleinement ce qui s’est passé et certainement pas ce qui a motivé des acteurs politiques clés dans cette affaire. Sans tirer de conclusion à cet égard, la Majorité a jugé que ce qui ressortait des éléments de preuve apparaissait sensiblement différent du tableau brossé par le Procureur». Depuis Abidjan, l’ancienne première dame s’est exprimée sur ce procès ouvert à la CPI en janvier 2016.
Simone Gbagbo optimiste sur un retour de son époux
Dans une déclaration relative à l’exposé écrit des motifs de la liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo, Simone révèle que la Procureure «n’a pas démontré que les crimes tels qu’allégués dans les charges ont été commis en application ou dans la poursuite de la politique d’un État ou d’une organisation ayant pour but d’attaquer la population civile… n’a pas démontré que les discours prononcés en public par Laurent Gbagbo ou Charles Blé Goudé étaient constitutifs du fait d’ordonner, solliciter ou encourager la commission des crimes allégués, ni que l’un ou l’autre des accusés a contribué en connaissance de cause ou intentionnellement à la commission de tels crimes». L’ancienne première dame poursuit en saluant la décision des juges de la première instance : «Je voudrais en outre, et encore une fois, me féliciter de la perspicacité et de l’intégrité des juges qui ont courageusement, dit le droit. Je voudrais enfin, réaffirmer ici, ma conviction que le Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, déjà acquittés mais maintenus loin de nous, nous rejoindront très bientôt. Leur place est ici en Côte d’ivoire, et nulle part ailleurs car ils sont porteurs de paix et d’espérance pour notre pays. Préparons-nous donc, tous, à les accueillir».