CEI : le projet de loi sur la nouvelle commission électorale adoptée

Kohan Kioshiko

REFORME DE LA CEI – Après son adoption en conseil des ministres, le projet de loi relatif à la révision de la commission électorale a été approuvé par les parlementaires ivoiriens. La Côte d’Ivoire se dotera donc d’une nouvelle commission avant la tenue de la prochaine présidentielle prévue pour octobre 2020.

Le projet de loi sur la réforme de la Commission électorale indépendante a été approuvé par les députés ivoiriens. Le pays procèdera donc à une révision de la CEI avant la tenue de la prochaine présidentielle, conformément au souhait de l’opposition ivoirienne. Dans cette nouvelle équipe, le gouvernement ivoirien a mis l’accent sur la parité au niveau des représentants. Le parti au pouvoir aura trois représentants, tout comme l’opposition ivoirienne. Mais la parité n’est jusque-là pas encore observée selon un cadre du Pdci Rda, puisque le représentant du président de la République et celui du ministère de l’intérieur feront partie de cette nouvelle commission. Même si le président a donné la garantie que son représentant ne briguera pas la présidence de l’institution, l’opposition estime que la présence du représentant du chef de l’Etat pose un nouveau déséquilibre.

Les députés ivoiriens ont donné leur accord pour la réforme de la CEI en approuvant le projet de loi déposé à l’Assemblée Nationale. Après des discussions avec l’opposition ivoirienne, le premier ministre ivoirien a soumis en conseil des ministres le projet relatif à la révision de la commission électorale : «Le projet de loi est passe avec 24 voix pour, 16 voix contre et 0 abstention.Il vient confirmer toute l’importance , l’illustration, l’intérêt que chaque ivoirien porte a la question électorale. Ils étaient trois (03) émissaires du gouvernement dont le principal le ministre Sidiki Diakite, le garde des sceaux Sansan KAMBILE et Kafana KONE, ministre auprès du President de la République charge des relations avec les institutions, mandate par le gouvernement pour defendre ce projet. Au sein de l’hémicycle, les débats ont été rudes. Mais au final, convaincu par les émissaires du gouvernement, les députés ont donne droit à l’adoption dudit projet de loi. La CEI recompose sera un nouvel organe de 15 membres et aura pour mission de veiller à la tenue d’un scrutin apaise pour 25 millions d’habitants et environ 7 millions d’électeurs en 2020.», écrit le ministère de l’intérieur sur sa page. Contrairement à la volonté de certains opposants, les discussions ont uniquement porté sur la recomposition de la commission électorale, et non une révision en profondeur de l’institution, comme l’avaient souhaité une partie de l’opposition ivoirienne. Dans la nouvelle CEI, le gouvernement a tenu au respect de la parité en dotant le pouvoir en place et l’opposition du même nombre de représentants dans la commission centrale de la CEI.

Alain Lobognon dénonce une CEI taillée sur mesure

«Le 18 juillet 2019, nous avons pris part aux débats sur le projet de loi portant sur la recomposition de la CEI. Voici ce qu’il faut retenir de cette journée à l’Assemblée nationale. Le projet de loi montre un véritable recul démocratique par rapport aux acquis de la lutte de l’opposition d’hier (RDR et FPI), qui avait obtenu que le Président de la République ne soit pas président d’un parti politique, et qui avait également obtenu l’instauration d’une commission électorale indépendante. Le texte sur la CEI est le fruit des experts du Rhdp qui a soigneusement pris le soin d’écarter les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. La CEI que veut le Rhdp doit être une sous-section de ce parti, qui croit qu’il pourra réussir le passage en force et donc, de confisquer le pouvoir avec des élections sans l’opposition.», explique le député de Fresco.

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