PARTI UNIFIE RHDP – Malgré le recul du parti démocratique de Côte d’Ivoire, plusieurs cadres du Pdci ont bravé l’interdiction de Bédié en rejoignant le parti unifié. Et le Pdci n’est pas l’unique formation politique où des cadres ont décidé de rejoindre le camp du pouvoir en place. Mais pour le secrétaire général de la dissidence au FPI, ces adhésions en masse au RHDP ne sont pas le fruit d’une conviction.
L’adhésion en masse de certains cadres au RHDP ne serait pas le fruit d’une décision murement réfléchie selon Assoa Adou, le numéro 2 du front populaire ivoirien tendance Laurent Gbagbo. Lors de récents meeting, le cadre FPI révélait que les adhérents au parti unifié ont tout simplement été motivés sur le plan financier pour intégrer l’alliance au pouvoir. Et ce n’est pas la première fois que les adhésions de membres au Rhdp sont remises en cause. Nommé porte-parole adjoint du parti unifié, le ministre Mamadou Touré n’a pas mâché ses mots à l’égard d’Assoa Adou pour qui plusieurs cadres ont intégré l’alliance au pouvoir en échange d’une forte somme d’argent.
Assoa Adou, secrétaire général de l’aile dissidente du FPI, multiplie de plus en plus les critiques à l’égard du régime. Il y’ a deux mois de cela, le proche de Laurent Gbagbo remettait en cause le bilan économique du président ivoirien, bilan qualifié d’inattaquable par le chef de l’Etat. Assoa Adou a notamment déploré la hausse exponentielle de la dette ivoirienne sous l’actuel régime : «En réalité notre pays croupit sous le poids d’une dette publique excessive. En 2000 à l’avènement de Laurent GBAGBO au pouvoir la dette publique totale (dette extérieure et intérieure) était de 7 182 milliards de FCFA. En 2012, suite à l’allègement obtenu au terme de l’Initiative PPTE cette dette est tombée à 4 680 milliards de FCFA. En 2016, après quatre années de pouvoir Ouattara, cette dette est passée à 8959 milliards de FCFA, soit une hausse vertigineuse de 91%. En 2018, selon le Fonds Monétaire International (FMI), la dette a atteint 11 039 milliards F CFA et elle est estimée à 15 781 milliards de F CFA pour la fin de l’année 2019». Et récemment, le numéro du FPI tendance Gbagbo a remis en cause les adhésions en masse au RHDP constatées depuis l’année dernière, arguant que les cadres qui rejoignent le camp du pouvoir en place le font tout simplement pour de l’argent, et non par conviction politique. Dans un droit de réponse aux allures d’un rappel historique, le ministre Mamadou Touré a balayé d’un revers de la main les déclarations d’Assoa Adou : «Ne vous complexez pas ! Qu’ils disent ce qu’ils veulent dire. Le fait d’avoir été FPI hier et d’avoir compris aujourd’hui que ce pourquoi vous êtes allé au FPI c’est -à-dire le changement en Côte d’ivoire en faveur des populations, que cette valeur est incarnée aujourd’hui au niveau du rhdp , cela ne fait pas de vous quelqu’un d’acheté donc n’écoutez pas. Parce que si c’était le cas, Je voudrais m’adresser ici à Assoa Adou et autres».
Un ‘‘mercato’’ politique qui ne date pas d’hier
«Si tous les militants et cadres des autres partis qui adhèrent au rhdp aujourd’hui sont achetés, sont des vendus . Je vais leur poser des questions. Assoa Adou n’était pas FPI , Assoa Adou était membre fondateur du PIT. Assoa Adou a quitté le PIT pour aller au FPI , à combien Gbagbo l’a acheté ? Laurent Akoun n’était pas FPI , Laurent Akoun était PIT, il a quitté le PIT pour le FPI , à combien a-t-il été acheté ? Ndori Raymond , paix à son âme , n’était pas FPI , il était PIT .Il a quitté le PIT pour aller au FPI, à combien il a été acheté ?», lance le porte-parole adjoint du RHDP.