POLLUTION LAGUNE D’ADJAHUI – Il y’a environ un mois, les populations de ce quartier de la commune de Port-bouët faisaient la découverte macabre de centaines de poissons aux abords de la lagune. Les autorités sanitaires n’ont pas mis du temps à prendre les dispositions idoines pour éclaircir ce mystère, puisque certains expliquaient cette mort soudaine par des empoisonnements.
Les conclusions de l’enquête sur la mort soudaine de centaines de poissons dans la lagune d’Adjahui sont désormais connues. Le préfet de la ville d’Abidjan, Mr Vincent Toh Bi Irié, avait le déplacement dans le quartier de la commune de port-Bouët pour le constat de la situation. En attendant la fin des analyses, il avait demandé aux populations d’éviter la consommation de ces poissons, puisqu’aucune piste n’avait été écartée par les enquêteurs. Un peu plus d’un mois après les faits, on en sait d’avantage sur cette mort mystérieuse des poissons aux abords de la lagune d’Adjahui. D’après les informations rapportées par le préfet, il y’a eu visiblement plus de peur que de mal, puisqu’aucune cause industrielle n’a été pointée du doigt dans cette découverte macabre.
A deux jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique, des milliers de poissons ont été retrouvés mort dans le quartier d’Adjahui, dans la commune de port-bouët. Très rapidement, les autorités sanitaires se sont rendus sur les lieux pour essayer de trouver une explication à ce mystère. Outre les analyses effectuées, plusieurs personnes ont été également interpellées dans le cadre de l’enquête sur la mort de milliers de poissons aux abords de la lagune d’Adjahui : «Des analyses toxicologiques effectuées par le Laboratoire National de la Santé Publique (LNSP), il ressort que de très faibles quantités de produits chimiques (triazines, organophosphores, organochlores) ont été retrouvées dans ces poissons. Ces quantités sont si faibles qu’elles ne peuvent pas expliquer la mort en masse de ces poissons. Les résultats de ces tests, croisés avec les auditions des 07 suspects interpellés dans cette affaire permettent de supposer qu’il s’agit simplement d’un vol de poissons par une pêche illégale… Cependant, l’analyse toxicologique de l’eau de la lagune d’Adjahui Coube révèle la présence de certaines substances (femurons, metoxuron, monolinuron, terbutryn) qui à long terme peuvent présenter un risque pour la faune aquatique et pour l’homme. La présence de ces substances s’explique par les activités industrielles et humaines dans la proximité de ce plan d’eau. Nous saisirons donc dans les tout prochains jours les autorités régionales compétentes pour un examen diligent et sérieux de ces facteurs de risque.», explique le préfet de la ville d’Abidjan. En somme, il y’a eu plus de peur que de mal avec cette mort suspecte de milliers de poissons retrouvés sur les bords de la lagune d’Adjahui.
Une pêche illégale qui a mal tourné
«En effet, dans le respect de ses traditions de pêche, la notabilité du village avait interdit la pêche depuis plus de 07 mois dans cette partie de la lagune, afin de permettre une bonne reproduction des poissons et des crevettes. La quantité de poissons est donc devenue particulièrement importante, d’où la convoitise. Les pêcheurs indélicats sont donc allés pêcher la nuit. Les quantités de poissons pêchées étaient tellement importantes qu’ils n’ont pu remonter tous leurs filets jusqu’au petit matin. De peur d’être surpris par le village, ils ont donc abandonné leurs filets pleins de poissons et se sont enfuis au lever du jour… En conclusion et en français très facile pour les villageois d’Adjahui-Coube : les pêcheurs sont allés voler le poisson dans la lagune la nuit. Ce qu’ils ont attrapé était tellement beaucoup qu’ils ne pouvaient pas fuir avec ça le matin. Ils ont tout laissé au bord de l’eau. Mais la Gendarmerie les a attrapés le matin».