RAPPORT AMNESTY INTERNATIONAL – l’ONG de lutte pour la défense des droits humains a dénoncé de nombreuses atteintes aux libertés individuelles en Côte d’Ivoire. Si le président ivoirien a fait des efforts en relâchant des centaines de prisonniers l’année dernière, l’Organisation estime que certains leaders d’opinion sont toujours victimes d’oppression de la part du régime. Récemment des restrictions ont été fixées à la liberté d’expression de Valentin Kouassi, leader de la jeunesse Pdci, suite à un meeting animé en juin dernier à Adzopé.
Le régime actuel a encore des efforts à faire dans le cadre du respect de la liberté d’expression, si l’on se fie au dernier rapport de l’ONG Amnesty International sur la Côte d’Ivoire. A la veille de la fête d’indépendance, l’organisation de défense des droits de l’homme a invité le président Ouattara à se pencher sur la situation du cyber activiste carton noir qui a été récemment condamné en appel. Il avait filmé et diffusé sur les réseaux sociaux des policiers ivoiriens qu’il accusait de racket pendant l’exercice de leurs fonctions. Pour l’ONG, le régime doit également mettre un terme aux attaques visant certaines personnalités issues de la société civile ivoirienne.
Le régime Ouattara se retrouve encore dans le viseur de l’ONG Amnesty International. A la veille de la célébration du 59e anniversaire de la Côte d’Ivoire, l’Organisation de défense des droits de l’homme a interpellé une nouvelle fois le pouvoir actuel sur le non-respect des libertés individuelles de certains opposants à l’actuel régime. L’ONG cite en référence la récente arrestation de l’opposant Bamba Moriféré, qui avait pris part à une manifestation contre la réforme de la CEI et le paiement des frais de 5000 Fcfa pour l’établissement de la carte d’identité : «Le professeur Bamba Moriféré, président du parti d’opposition Rassemblement du Peuple pour la Côte d’Ivoire (RPCI), a été arrêté le 7 juillet à Abidjan et conduit au poste de police, avant d’être relâché quelques heures plus tard. Il était l’un des principaux organisateurs d’un rassemblement, le 6 juillet, regroupant des opposants et des militants de la société civile pour dénoncer la non-gratuité des cartes d’identité biométriques et le projet de loi réformant la Commission électorale indépendante. Le 11 juillet, il a de nouveau été interrogé par la police et accusé d’ « incitation à l’insurrection, xénophobie et troubles à l’ordre public ». Le président du RPCI n’est pas le seul membre de l’opposition victime d’harcèlement selon le rapport de l’ONG Amnesty International. Valentin Kouassi, leader de la jeunesse Pdci, a été aussi interpellé suite à une manifestation dans la ville d’Adzopé au mois de juin : «Le 1er juillet, le jeune opposant Valentin Kouassi a été arrêté par la police et conduit dans un lieu tenu secret, sans pouvoir consulter ses avocats, à la suite du rassemblement qu’il a organisé le 23 juin dans la ville d’Adzopé, dans le sud du pays. Il a été relâché par la suite, placé sous surveillance judiciaire, inculpé de troubles à l’ordre public et s’est vu interdire de s’exprimer en public et sur les réseaux sociaux au sujet de l’actualité, et de participer à des rassemblements».
Ouattara interpellé sur le cas de ‘‘Carton noir’’
«Carton Noir a été arrêté de manière arbitraire le 8 novembre 2018 à Korhogo, dans le nord du pays, alors qu’il diffusait en direct sur Facebook une vidéo montrant des policiers qui, selon lui, étaient en train d’extorquer de l’argent à des motocyclistes. Accusé de « troubles à l’ordre public » et d’« incitation à la xénophobie », il a été arrêté et condamné à un an de prison. Le 7 juin 2019, un procureur a fait appel de cette sentence et le 24 juillet, son nouveau procès s’est ouvert. Il a été condamné en appel à deux années d’emprisonnement, le 31 juillet».