REFORME CONSTITUTIONNELLE – La Nouvelle Constitution ivoirienne a été adoptée à plus de 95% par les ivoiriens lors du vote référendaire organisé en octobre 2016. Mais trois ans après sa promulgation, elle fait l’objet de nombreuses polémiques qui prennent de l’ampleur à l’approche de la présidentielle de 2020. Pour le président ivoirien, il y’a donc nécessiter d’apporter quelques retouches à cette législation du pays.
La révision de la nouvelle constitution en Côte d’Ivoire divise la classe politique ivoirienne. Mais pour l’heure, les dispositions ou articles qui seront révisées ne sont pas encore connus. A l’approche de la présidentielle d’octobre 2020, plusieurs opposants au pouvoir actuel estiment que cette réforme de la législation sera mise en place pour écarter certains adversaires politiques du RHDP de la course à la prochaine présidentielle. Cette hypothèse reste tout à fait plausible si les modifications annoncées par le président Ouattara portent sur le retour à l’ancienne limite d’âge, deux potentiels adversaires du pouvoir en place seront systématiquement éliminés du jeu démocratique. Peu importe les motivations de cette réforme constitutionnelle, Alain Lobognon a une nouvelle fois, annoncé qu’il s’opposera à ce projet qui pourrait avoir lieu avant le prochain scrutin présidentiel.
L’opposition parlementaire n’a pas encore donné sa position sur le projet de modification de la Constitution ivoirienne annoncé par Ouattara Alassane mardi lors d’une interview. Mais les langues se délient de plus en plus autour de ce projet de révision constitutionnelle. Promulguée officiellement début novembre 2016, la nouvelle législation de la Côte d’Ivoire, la troisième du pays, connaîtra sa première révision dans un contexte politique marqué d’incertitude et de méfiance. Transfuge du pouvoir en place, Alain Lobognon, député de la circonscription de Fresco, n’est pas allé par quatre chemin pour marquer son opposition à cette révision constitutionnelle annoncée par Ouattara : «En tant qu’élu de la Nation, je voterai NON à toute modification de notre Constitution, qui en 2016, a été présentée par certains juristes et constitutionnalistes comme la plus moderne et achevée jamais instituée dans un pays démocratique. Je voterai NON à toute modification de la Constitution de 2016 à l’instar de la majorité des Députés de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Une nouvelle Constitution, la Côte d’Ivoire en aura besoin après la défaite électorale du Rhdp en 2020. Et cette Constitution sera une Constitution consensuelle qui sera appelée à survivre au temps et aux générations citoyennes qui se succèderont dans la future Nation ivoirienne. C’est ce que m’inspire ce 59ème anniversaire de l’Indépendance de notre pays. Pensées émues pour ces soldats de la République, qui répondant aux consignes des institutions incarnant la République, croulent ce 7 Août 2019, derrière les barreaux des prisons. J’avais tant rêvé les voir enfin libres. Que le Seigneur les assiste», explique l’ancien ministre ivoirien des sports. Et ce n’est pas la première fois que l’ancien ministre des sports s’oppose à une révision des lois fondamentales du pays.
Une opposition qui dure depuis 2016
«C’est encore au nom d’intentions inavoués qu’en octobre 2016, je me suis abstenu de soutenir le projet de Constitution de la Troisième République en Côte d’Ivoire. J’avais relevé plusieurs points dont l’adoption prouve aujourd’hui ce recul démocratique que les défenseurs d’une modification en 2019, avaient balayé de la main. Même l’introduction d’une simple virgule fut impossible en octobre 2016. Troisième période. Je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir dit NON à cette Constitution que le Président de la République, à la veille du 59ème anniversaire des festivités de notre accession à l’Indépendance, entend modifier.», a fait savoir Alain Lobognon. Le projet doit d’abord passer devant les deux chambres, le parlement et le sénat. S’il est approuvé, alors il sera soumis par vote référendaire aux ivoiriens avant d’être finalement adopté.