Réforme CEI: «le processus est bouclé» (Alassane Ouattara)

by Kohan Kioshiko

COMMISSION ELECTORALE INDEPENDANTE – Pour le président ivoirien, la réforme de la CEI est un chapitre déjà clos. Malgré l’adoption du texte par les deux chambres, l’opposition parlementaire avait tenté un dernier recours au Conseil Constitutionnel. Mais l’institution ne donnera pas une suite favorable à la requête déposée il y’a quelques jours. En dépit des nombreuses insatisfactions de l’opposition, Ouattara Alassane persiste à dire que le dossier de la commission électorale est déjà bouclé.

La réforme de la commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire a eu lieu sans un véritable consensus entre les différentes parties prenantes. L’opposition parlementaire qui exigeait une commission beaucoup plus équilibrée est restée sur sa soif. Avec un parlement acquis à sa cause, le projet de loi n’a eu aucun mal à être adopté par l’Assemblée Nationale et le Sénat. A l’occasion de la célébration de la fête d’indépendance du pays, le président Ouattara a une nouvelle fois confirmé que le chapitre de la révision de la commission électorale était déjà bouclé, puisque les deux chambres ont adopté le projet qui a été promulgué au journal officiel de la République, après le nouveau revers de l’opposition parlementaire qui avait saisi le conseil constitutionnel.

La réforme de la CEI est un chapitre déjà clos pour le chef de l’Etat, même si une partie de l’opposition dénonce toujours une révision taillée sur mesure. De 17 membres, la commission centrale a été réduite à 15 membres, dont un tiers représente le pouvoir en place. Mais l’opposition conteste toujours la présence des représentants du chef de l’Etat et du ministre de l’intérieur dans cette nouvelle commission, arguant qu’ils sont de facto considérés comme des représentants du pouvoir en place. Malgré les efforts consentis par l’opposition ivoirienne, le projet de loi a été adopté par les deux chambres du pays. Signe que le chapitre est déjà bouclé, la loi a été promulguée dans le journal officiel de l’Etat de Côte d’Ivoire. Interrogé sur une éventuelle révision de la CEI à nouveau, le président ivoirien a confié que ce chapitre était déjà clos. Dans son interview accordée au journal Le Monde, le président du Pdci rda a fait part de ses appréhensions sur la question, d’autant plus que le pays se prépare à aller aux élections l’année prochaine : «Nous avons de sérieuses appréhensions compte tenu de ce qui s’est passé lors des récentes municipales et régionales (en octobre 2018) où il y a eu morts d’hommes (au moins 5) et trop de violences de la part de ceux qui sont au pouvoir actuellement. La tentation de la tricherie est telle que l’on peut craindre des élections calamiteuses… L’invasion massive de toute la Côte d’Ivoire par de soi-disant orpailleurs armés, la fraude massive sur la nationalité ivoirienne sur laquelle le gouvernement ne mène aucune enquête pour arrêter le phénomène, le refus de réformer la Commission électorale indépendante pour que celle-ci soit impartiale, autonome et disposant d’une police pour appliquer ses décisions.», fait savoir Henri Konan Bédié.

L’élection du président de la nouvelle CEI

Sur la question de la présidence de l’institution, l’opposition a affiché une position commune. Les principaux partis de l’opposition ont souhaité le départ de Bakayoko Youssouf qui dirige l’institution depuis plus de 9 ans. Sa reconduction reviendra à la commission centrale qui sera appelée à élire le nouveau président de la commission électorale indépendante. Pour ce poste, le président Ouattara a déjà donné la garantie que son représentant au sein de la CEI ne briguerait pas le poste, tout comme celui du ministère de l’intérieur. Pour l’opposition, la présidence de l’institution doit revenir à un membre de la société civile ivoirienne qui compte désormais six membres dans la nouvelle CEI.

Tu pourrais aussi aimer

Leave a Comment

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.