Menace de grève sur la rentrée scolaire ivoirienne

by Kohan Kioshiko

RENTREE SCOLAIRE IVOIRIENNE – C’est dans un mois que les élèves reprendront le chemin de l’école en Côte d’Ivoire. Mais la reprise des cours risque d’être fortement perturbée par une nouvelle grève des enseignants qui affirment n’avoir toujours pas reçu gain de cause. Pour l’heure, aucune réaction officielle du ministère de l’éducation nationale face à l’imminence de cette nième au sein du système éducatif ivoirien.

Un nouveau bras de fer se profile à l’horizon entre les enseignants ivoiriens et le gouvernement. Si les professeurs avaient accepté de reprendre les cours avant la fin de l’année précédente, ils n’avaient pas pour autant eu satisfaction à la suite des négociations entamées avec le ministère de l’éducation nationale, des négociations supervisées par le responsable de cabinet du premier ministre. Dans un communiqué, l’organisation de la société civile ivoirienne ACI a interpellé le gouvernement sur cette nouvelle menace qui guette le système éducatif ivoirien. Pour l’organisation dirigée par Gbalet Pulchérie, il est important que le gouvernement relance les négociations avec les enseignants, pour éviter de plonger l’école ivoirienne dans une nouvelle crise, surtout quand on sait que la précédente crise a largement impacté les résultats des examens scolaires.

Les enseignants ivoiriens avaient tenu tête à la ministre Kandia Camara pendant près de deux mois lors de la précédente rentrée scolaire. Si des discussions avaient été engagées entres les différentes parties, les grévistes n’ont pas obtenu de gain de cause, même si la mesure de suspension des salaires a été levée avant le démarrage des examens à grand tirage. A l’issue d’une nouvelle assemblée générale, les enseignants de la Cosefci avaient évoqué la possibilité de reconduire leur grève pour la nouvelle rentrée scolaire, si les revendications formulées au gouvernement n’étaient pas satisfaites avant la reprise des cours. Les revendications des enseignants portent principalement sur les points suivants :

-la revalorisation des indemnités de logements des instituteurs et professeurs du secondaire
-la suppression des cours de mercredi matin dans le primaire
-le relèvement au double de toutes les primes liées aux examens scolaires et la rémunération de la surveillance de ces examens 
-le paiement de 500.000 francs CFA par enseignant ex-contractuel au titre des émoluments non perçus de janvier à mai 2014 
– l’intégration à la fonction publique de 97 d’entre eux radiés en 2014 pour faits de grève
-la suppression de l’emploi d’instituteurs adjoints.», rappelle la présidente de l’Organisation de la société civile ACI. Gbalet Pulchérie tient aussi pour responsable la ministre Kandia Kamara pour la faillite du système éducatif ivoirien : «La faillite de notre système éducatif est en grande partie imputable à l’état qui refuse tout compromis et tout dialogue.  À chaque fois qu’un mouvement de grève est lancé dans le secteur Education-formation, le gouvernement ou le ministère de tutelle ne semble pas prendre la situation à bras-le-corps pour la traiter avec diligence  Pour preuve l’année dernière nous avions constaté un silence radio du côté des autorités de tutelle. Mme la ministre Kandia Camara Kamissoko, Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle ne semblait pas pressée de trouver une solution à cette situation. Aucune déclaration, encore moins une rencontre prévue entre le ministère et les enseignants».

ACI appelle à la reprise des discussions

«Pour Alternative citoyenne Ivoirienne, d’ores et déjà le gouvernement et le ministère de tutelle doivent engager des discussions franches et sincères avec tous les acteurs de notre système éducatif sans exception aucune afin de lever tous les obstacles.  C’est le temps de mettre à profit les vacances pour engager un dialogue inclusif avec tous les partenaires de notre système afin de le sauver désastre.», explique Gbalet Pulchérie, la présidente de l’organisation de la société civile ACI.

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