NOUVELLE CEI IVOIRIENNE – Le président de la République devrait d’un moment à l’autre promulguer la nouvelle loi sur la commission électorale indépendante. Il y’a presqu’un an, la Cour Africaine des droits du peuple invitait le régime actuel à procéder à quelques réajustements au sein de la Cei. Un projet de loi a été soumis et approuvé par l’Assemblée Nationale, avant d’être approuvé par le Sénat. Mais l’opposition réclame toujours des modifications, arguant que l’actuelle CEI n’est pas consensuelle, bien qu’étant approuvée par les deux chambres du parlement ivoirien.
Alain Lobognon n’a pas perdu de temps pour répondre au président de la commission de l’Union africaine. Il y’a quelques jours, le diplomate tchadien se félicitait des efforts entrepris par le président ivoirien sur la question de révision de la commission électorale indépendante. Dans un communiqué officiel de son parti, l’ancien ministre des sports a indiqué qu’il ne revenait nullement au tchadien de juger de l’équité ou non de l’actuelle CEI proposée par le pouvoir en place. Outre le vice-président du MVCI, rappelons que le PDCI a également manifesté son mécontentement suite aux propos tenus par Moussa Faki Mahamat sur la nouvelle commission électorale indépendante. Dans cette nouvelle équipe, la parité est observée au niveau des représentants entre gouvernement et opposition. Toutefois, l’opposition ivoirienne s’insurge contre la présence des représentants du chef de l’Etat et du ministère de l’intérieur dans cette commission centrale.
Le vice-président du MVCI est l’un des principaux opposants à l’actuelle CEI proposée par le gouvernement ivoirien. Le mois dernier, Alain Lobognon dénonçait le manque d’équilibre dans la nouvelle ossature proposée par le pouvoir en place, une commission où le camp présidentiel et l’opposition disposent de chacun trois membres au sein de l’équipe centrale. Mais la présence des représentants du chef de l’Etat et du ministère de l’intérieur pose problème, pusqu’ils sont considérés de facto comme des représentants du pouvoir en place, ce qui ferait un total de 5 représentants pour le régime, contre trois pour l’opposition. L’ancien ministre des sports a dénoncé pour sa part un recul de la démocratie dans son pays : «On parle de la surreprésentativité de l’administration et des institutions dans la nouvelle Commission électorale telle qu’elle est proposée par le pouvoir. Et dans sa proposition, le pouvoir met le corps préfectoral au-devant dans les commissions locales. Le préfet ou le sous-préfet qui vont organiser les élections, c’est ramener le corps préfectoral dans le jeu électoral. Nous disons non ! C’est pourquoi je dis que le Rdr devenu le Rhdp ne doit pas changer de parole, il ne doit pas changer de posture. J’aurais voulu que le Rdr reste constant et qu’on permette à cette commission électorale d’être indépendante. Sinon c’est un recul démocratique et cela je ne peux pas l’accepter». Et Alain Lobognon n’a pas perdu de temps pour répondre à Moussa Faki Mahamat, l’actuel président de la commission de l’Union Africaine. Ce dernier avait salué les efforts du gouvernement pour la mise en place de la nouvelle Cei qu’il juge conforme à l’Arrêt de la Cour Africaine.
Les vérités de Lobognon au diplomate tchadien
«La réaction de M. Moussa Faki Mahamat ne concerne pas l’Arrêt de la Cour Africaine des droits de l’homme et des peuples, qui loin d’être des recommandations, est une Décision de Justice qu’un haut responsable de l’Union africaine ne peut ni minimiser, ni ignorer encore moins banaliser comme vient de le faire M. Moussa Faki Mahamat. Rappelons-le au président de la Commission de l’Union africaine, l’interprétation tendancieuse des Constitutions et des lois électorales en Afrique, s’est toujours soldée par des morts en cascades, laissés pour compte par l’Union africaine. Le président de la Commission de l’Union africaine ne doit pas également ignorer comment les crises nées de mauvaises élections fragilisent le futur des pays africains et celui des générations futures.», a indiqué ce mercredi, l’ancien ministre ivoirien des sports, par ailleurs vice-président du MVCI.