TENSIONS AU BURIDA – Malgré le débarquement d’Irène Viera de la direction générale, les contestations n’ont toujours pas faibli au bureau ivoirien des droits d’auteur. Alors que le scrutin censé désigner la nouvelle équipe dirigeante est actuellement en cours, des dizaines d’artistes, réunis au sein de différentes coalitions, ont appelé à un report des élections. Pour rappel, un audit sur la gestion avait été commandé par les contestataires. Si les résultats de l’audit sont disponibles depuis quelques semaines, ils n’ont toujours pas été rendus publics comme le souhaitent certains artistes déclarés au bureau des droits d’auteur.
L’élection de la nouvelle équipe dirigeante au Burida suscite de vives tensions entre artistes déclarés au bureau des droits d’auteurs et l’assemblée élective. Accusant l’ancienne directrice d’une gestion calamiteuse des ressources générées par les artistes ivoiriens, des dizaines de chanteur ont manifesté pour le départ d’Irène Viera qui occupait le poste de Directrice Générale. Après des mois de bras de fer, les contestataires auront raison d’Irène Viera qui sera débarquée de son poste en juillet. Mais cette fois ne sera que de courte durée, le temps qu’approchent les élections au Burida. Constatant certaines irrégularités dans l’organisation du scrutin, la fronde d’artistes du bureau ivoirien des droits d’auteurs, est de nouveau passée à la charge. Pat Sako et de nombreux zouglouman ivoiriens ont annoncé qu’ils contesteront les résultats du scrutin.
L’élection au Burida est déjà contestée alors que les résultats du vote ne sont pas encore connus. Encore une fois, la division règne au bureau ivoirien des droits d’auteur, et cela, malgré le départ d’Irène Viera, contestée depuis un an par une fronde. La transparence du scrutin actuellement en cours est déjà remise en cause par plusieurs artistes. Parmi les contestataires, le chanteur zouglou Pat Sako, qui préside la fédération nationale des artistes zouglou de la Côte d’Ivoire. Pour les frondeurs, il est primordial de connaître d’abord les résultats de l’audit, avant de passer aux élections : «Ce matin, nous avons fait le constat de la forfaiture au Burida, en ce qui concerne les élections. Nous avons constaté beaucoup d’irrégularités. Le problème du Burida, nous le connaissons depuis très longtemps. Je demande aux artistes de manière disciplinée de ne pas voter. Parce qu’on a dépensé 53 millions de nos francs pour commanditer un audit. On n’a pas eu de résultats. On a pourtant l’écho que des responsables bouffent l’argent au Burida. Et, ils sont juges et partie… Nous ne sommes pas des enfants, arrêtons de jouer la comédie. Réglons les problèmes à la base. On ne va s’amuser à faire n’importe quoi, et revenir à chaque fois au point de départ. Il y a un préalable que nous demandons. D’abord l’audit. Il faut nous montrer ce qui s’est passé, où est passé notre argent. Ensuite, après, on peut parler d’autres choses», a fait savoir Pat Sako. Rappelons que le comité Transparence et Egalité président par David Tayorault, émettait aussi des doutes sur la crédibilité du processus : «A l’analyse du process de préparation de ces échéances sensées nous doter de nouveaux organes, nous notons des défaillances en termes de communication, de délais, de qualification de certains candidats connus n’entrant pas dans le profil de candidature tél qu’en dispose l’article 5 du décret, et des suspicions de faux constatés dans la délivrance d’autorisations à aller à la compétition alors que la date buttoir du 15 juin pour les inscriptions sur la listes des sociétaires n’a jamais été prorogée».
Les résultats ne seront pas reconnus
«Ceux-là mêmes qui réclamaient les résultats des audits sont aujourd’hui ceux qui s’empressent d’aller voter. Pourquoi le Pca qui a reçu le rapport d’audit depuis 3 semaines ne s’est-il pas empressé de les dévoiler ? Que cache ce rapport d’audit ? Nous ne reconnaissons pas cette élection. Ceux qui vont s’empresser d’aller au Conseil d’administration savent que leur mandat ne sera pas de tout repos.», a fait savoir Bilé Didier, l’une des anciennes gloires du Zouglou.