GREVE DES AGENTS D’IMPOTS – En dépit d’une hausse des recettes fiscales ces dernières années, le syndicat des agents estime que la régie financière est au plus mal. Plusieurs revendications ont été adressées au gouvernement pour la remise sur pied de la régie financière. Si l’Etat reste sourd aux propositions formulées par les syndicats, alors la direction générale des impôts risque sera confrontée une grève dès le mois prochain. Quand on connaît l’apport de cette régie financière dans l’économie ivoirienne, on peut d’ores et déjà s’inquiéter des conséquences économiques d’une telle paralysie.
Il y’a huit ans, la direction générale des impôts réalisait un chiffre d’affaires annuel de près de 1000 milliards de Francs Cfa, sur un objectif initial de base de 882 milliards. Sept ans après, la régie financière a plus que doublé son chiffre d’affaires de 2011. L’année dernière, l’institution affichait un chiffre d’affaires de 2149 milliards de FCFA, sur un objectif de base 2170 milliards. Malgré la hausse des recettes fiscales, il faut croire que l’une des plus grosses régies financières de la Côte d’Ivoire est au plus mal. C’est en tout cas le constat soulevé par Koné Losseni, responsable syndicale au sein de la régie. Pour l’heure, la tête du directeur général Ouattara Sie Abou n’est pas encore réclamée. Mais les grévistes ont adressé une série de revendications au gouvernement. En cas de non-satisfaction des revendications, le syndicat dirigé par Koné Losseni a annoncé une grève de trois jours, à compter du 18 septembre.
L’économie ivoirienne va-t-elle trembler avec la grève annoncée par les agents d’impôts ? Avant de perturber les services au sein de la régie financière, les agents ont décidé d’accorder un temps de réflexion au gouvernement ivoirien. Si la gestion de Ouattara Sie Abou, actuel directeur général des impôts, n’est pas directement remise en cause, nombres d’agents de la régie financière estiment être victime d’injustice sur le plan du traitement salarial. Pour se faire entendre, ces agents, réunis au sin de la FESYDGI dirigée par Koné Losseni, ont décidé d’entrer en grève dès le mois prochain. Si rien n’est fait, le fonctionnement du service des impôts sera paralysé du 18 au 20 septembre prochain. Avec une recette journalière estimée à au moins 3 milliards de Francs Cfa, ces trois jours de grève pourraient faire perdre à l’Etat ivoirien au moins 10 milliards de FCFA : «La DGI va mal. La DGI régresse. La DGI a de sérieux problèmes. La DGI est dans un état comateux. Le constat est que, depuis la nomination du DG, le 15 juin 2016, la maison est bloquée. Nous pensons avoir trouvé le médicament du mal dont souffre la DGI. Les 18, 19, 20 septembre 2019, la DGI entre en grève, si rien n’est fait. Tous les services seront fermés sur toute l’étendue du territoire…La DGI, c’est au moins 100 à 200 milliards Fcfa le mois de sorte qu’on pourrait en déduire aisément l’impact économique sur les 3 jours de grève. Ça sera grave pour le pays. Notre carrière est en danger. La DGI va perdre beaucoup. La Côte d’Ivoire va perdre beaucoup. Donc le DG, le ministre, le Premier ministre et le président de la République n’ont pas intérêt à faire en sorte que cette grève ait lieu. C’est pour cela que nous leur lançons ce cri du cœur. Ils ont le temps de donner suite à nos revendications», a déclaré Koné Losseni, l’un des responsables syndicaux de la régie financière.
Les agents d’impôts exigent un profil de carrière
Les revendications adressées au gouvernement concernent essentiellement les conditions salariales des agents de ladite régie financière :
«- Déblocage immédiat
des nominations ;
– L’application sans délai du profil de carrière ;
– L’augmentation immédiate du coefficient multiplicateur à
2800 ;
– L’augmentation immédiate de la prime de départ à la
retraite à 14 trimestres ;
– La suppression immédiate de la note dans le calcul des
primes», sont entre autres quelques exigences formulées par les grévistes.