SCRUTIN OCTOBRE 2020 – A l’approche de la prochaine présidentielle ivoirienne, certains ivoiriens sont gagnés par la stupeur, visiblement encore marqués par les évènements qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire lors des élections de 2010. Pour l’opposition ivoirienne, la seule issue pour éviter de nouveaux drames dans les élections à venir, serait de procéder à une réforme en profondeur de la commission électorale indépendante. Mais sur ce sujet, gouvernement et opposition affichent leur divergence depuis des mois, malgré l’adoption d’un projet de loi par les deux chambres du parlement, projet de loi qui a d’ailleurs été promulgué par le chef de l’Etat le 6 août dernier.
Kobenan Kouassi Adjoumani était en déplacement dans la localité de Maféré pour prendre part à une cérémonie d’hommage au chef de l’Etat. Après avoir remercié la population pour cet acte de reconnaissance, le porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la Paix, a invité les populations à garder le calme, suite aux éventuelles spéculations au sujet de troubles dans les prochaines élections présidentielles. Une partie de l’opposition, en l’occurrence le PDCI et le FPI tendance Laurent Gbagbo, martèle sans cesse que le prochain scrutin présidentiel pourrait être émaillé de violences, si le gouvernement refuse d’aller à une réforme plus juste de la Commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire. Pour le ministre Adjoumani, il n’y aura aucune place pour le désordre lors des prochaines échéances électorales prévues pour l’année prochaine en Côte d’Ivoire.
Après avoir raréfié ses sorties en public, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani est depuis quelques semaines actif sur le terrain. Il y’a quelques jours de cela, il était à Maféré où s’est tenu une cérémonie d’hommage au président ivoirien Ouattara Alassane. A l’occasion de cette cérémonie, le porte-parole du RHDP a appelé les opposants à ne pas ruser avec la démocratie : «Cessons de jouer avec la paix, cessons de ruser avec la démocratie, car il n’y aura pas de place pour le désordre. Les Ivoiriens veulent vivre en paix, ils ne veulent pas que les élections à venir soient une nouvelle occasion de déchirure», allusion faite clairement à la réforme de la commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire. Sur la question, opposition et pouvoir en place ont du mal à accorder leurs violons. Mais pour le ministre Adjoumani, le projet de loi sur la nouvelle CEI relève désormais du passé, puisque la commission de l’Union Africaine a salué la réforme mise en place par le gouvernement ivoirien : «Ce dossier a été totalement vidé et épuisé. Malheureusement, des gens veulent s’en servir pour créer un problème. Même l’Union africaine (Ua), institution de laquelle relève la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ( Cadhp) est satisfaite et a tenu à féliciter le gouvernement. Mais, cette opposition, la même, continue de crier à cor et à cri. Elle refuse de nommer ses représentants qui siègeront à la Cei alors que l’Apdh qui a introduit la plainte en 2016 a non seulement siégé jusqu’au bout, mais aussi, elle a désigné son représentant», a rappelé le ministre des ressources animales et halieutiques depuis la ville de Maféré.
Une commission qui n’est pas équilibrée
«Ils disent qu’ils veulent recomposer la Cei pour répondre à l’arrêt de la Cour africaine et que ce soit une Cei équilibrée. Et dedans, ils mettent 3 représentants des partis d’opposition, 3 représentants du parti au pouvoir, donc parité parfaite, ils mettent 6 représentants de la société civile, ils mettent un magistrat, ils mettent un représentant du président de la République, un représentant du ministre de l’Intérieur… 3 plus 1, ça fait déjà 4. Ensuite, le représentant du ministre de l’Intérieur. Le ministre est nommé par le président, il est militant du Rhdp. Plus 1 encore, ça fait 5. Donc, il y a déséquilibre : opposition 3 et parti au pouvoir 5», rapportait le secrétaire exécutif du PDCI, l’ancien ministre de la santé Maurice Kacou Guikahué.