REFORME COMMISSION ELECTORALE – A la faveur d’un discours sur la crise politico-militaire de septembre 2002, Guillaume Soro est revenu sur la révision de la commission électorale indépendante, un sujet qui divise en Côte d’Ivoire depuis des mois. Une partie de l’opposition s’est retirée des discussions au mois de mai, dénonçant le non-respect des recommandations formulées par la Cour Africaine des droits de l’homme et du peuple dans son arrêt. Pour l’ancien premier ministre ivoirien, le pouvoir actuel gagnerait à réformer en profondeur la commission électorale indépendante, avant la tenue de la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire.
Mis à part ses partisans et proches collaborateurs, Guillaume Soro était resté discret sur la question de la révision de la commission électorale. Alors que le président ivoirien a déjà promulgué le projet de loi, après son adoption par les deux chambres parlementaires du pays, l’opposition continue toujours de contester la nouvelle commission électorale proposée par le pouvoir en place qui a d’ailleurs reçu le soutien du président de la commission de l’union africaine. Pour l’ancien président de l’Assemblée Nationale, il faudrait que le pouvoir en place poursuive les discussions sur la question de la réforme de la Cei. L’ex-Pan va encore plus loin en exigeant que le président ivoirien, garant de la Nation, procède à un nouveau découpage des circonscriptions électorales, et cela avant l’échéance électorale d’octobre 2020.
Guillaume Soro brise enfin le silence sur la question de la réforme de la commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire. Si son entourage avait déploré le projet de loi proposé par le gouvernement, après synthèses des différentes propositions, l’ancien chef du parlement observait pour sa part une grande discrétion sur le sujet. A l’occasion d’une allocution sur les évènements s du 19 septembre, le président du comité politique a enfin donné sa position. Pour Guillaume Soro, il y’a encore des efforts à faire pour parvenir à une commission électorale beaucoup plus équilibrée en Côte d’Ivoire. L’ancien chef du parlement ivoirien a pour sa part, proposé de relancer les discussions avec toutes les composantes de l’opposition ivoirienne pour une CEI beaucoup plus inclusive :
«La Réconciliation nationale reste un préalable à l’organisation d’un processus électoral apaisé. C’est pourquoi, j’en appelle au sens de la responsabilité d’Etat afin que s’ouvre à quelques mois de l’année de
renouvellement des mandats du Président de la République et des Députés de l’Assemblée nationale, un dialogue inclusif impliquant tous les enfants de Côte d’Ivoire afin d’aboutir à un vrai consensus autour :
1. D’un nouveau Code électoral conforme aux dispositions de la Constitution du 8 novembre 2016 ;
2. D’une nouvelle Commission électorale indépendante ;
3. Du renouvellement de la liste électorale afin que le droit de vote de chaque citoyen ivoirien soit respecté ;
4. D’un nouveau découpage des circonscriptions électorales.», a conclu l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Les chances que le gouvernement réexamine à nouveau le projet sont très faibles, puisque la loi sur la nouvelle CEI a déjà été promulguée par le président ivoirien. Reste à savoir si le recours déposé devant la Cour Africaine des droits de l’homme et du peuple sera en faveur de l’opposition ivoirienne. Plusieurs partis de l’opposition ont déjà désigné leur représentants dans cette nouvelle commission électorale proposée par le pouvoir en place. Mais le Pdci refuse toujours de participer à la nouvelle CEI, pas tant que le pouvoir en place n’aura pas procédé à une révision en profondeur de l’institution.
Pourquoi l’opposition conteste la réforme de la CEI ?
L’opposition exige dans un premier temps le départ sans condition de Youssouf Bakayoko, à la tête de la CEI depuis une dizaine d’années environ. Aussi, l’opposition souhaite que les représentants du président de la République et du ministère de l’intérieur soient écartés de la nouvelle équipe qui sera mise en place. Ouattara s’oppose pour l’instant à cette requête, mais a rassuré toutefois l’opposition que les deux représentants en question ne brigueraient pas la présidence de la CEI.