Plateforme opposition ivoirienne – Dans une nouvelle interview depuis la Haye, le président du Cojep est revenu sur de nombreux sujets qui défraient l’actualité politique en Côte d’Ivoire, notamment la coalition mise en place par Henri Konan Bédié. Si le président du Pdci refuse de la qualifier comme une alliance pour chasser Ouattara en 2020, pour certains il ne fait aucun doute que cette alliance vise à combattre le président actuel, puisqu’il aurait refusé de respecter son engagement à l’égard du Pdci, concernant la passation du pouvoir en 2020. Interrogé sur sa participation à cette plateforme de l’opposition lancée par Bédié, Charles Blé Goudé a révélé qu’il ne rentrerait pas dans une alliance mise en place pour combattre un individu.
Elu président de son mouvement le Cojep, Charles Blé Goudé tente de suivre son propre chemin en politique, mais pas dans une logique de rupture avec Laurent Gbagbo qu’il appelle affectueusement son père. Mais le ‘‘fils’’ risque probablement de suivre une autre voix que celle de son père dans quelques mois. Interrogé sur la plateforme de l’opposition ivoirienne, le président du Cojep reste ferme sur sa décision, pas question de prendre part à une alliance contre un individu, en l’occurrence contre le président Ouattara Alassane en 2020. Présenté comme une alliance de réconciliation des ivoiriens, la coalition lancée par Bédié s’inscrit dans une logique libérale, puisque les adhérents resteront fidèles à leurs différentes idéologies politiques. Le principe appliqué sera tout simplement le soutien des autres formations au parti le mieux rangé pour le second tour de la présidentielle.
La plateforme de Bédié ne sera pas idéologique mais plutôt libérale. Au cours d’une récente interview accordée à Jeune Afrique, le président du Pdci Rda a dévoilé le mode de fonctionnement de la coalition de l’opposition qu’il a lancée : «Ce que nous avons décidé à Bruxelles tient toujours. Le Pdci et le Fpi travaillent désormais ensemble au sein d’une même plateforme politique… Ils sont socialistes et nous sommes libéraux, notre plateforme n’est donc ni idéologique ni rigide. C’est une entente pour travailler ensemble à des objectifs précis en vue de l’élection présidentielle de 2020 ». Et même s’il refuse d’admettre que cette alliance est clairement tournée vers le président Ouattara, l’objectif d’Henri Konan Bédié est clairement défini, barrer la route à un nouveau mandat du régime RHDP dont le candidat pourrait bien être Ouattara Alassane en 2020. Si l’adhésion du FPI de Laurent Gbagbo est quasiment chose faite, le président du Cojep risque de se tenir éloigné de la plateforme de Bédié : «Je ne rentre pas dans une plateforme qui est mise en place pour combattre un individu. Je sais ce que cela a apporté comme tristesse que de combattre des individus. Je veux mener un combat autour de valeurs. On dit les alliances se font et se défont dans mon pays . Et on le dit fièrement. C’est une honte. On n’est pas ici pour changer son statut politique ou pour des intérêts personnels et quand ça ne marche pas on est de l’autre côté. Moi je ne suis membre d’aucune plateforme pour le moment», a indiqué Charles Blé Goudé au cours d’une récente interview. Mais une non-participation à cette plateforme de Bédié pourrait avoir des conséquences sur le cheminement politique du Cojep, dans la mesure où le jeu des alliances est un préalable désormais en Côte d’Ivoire dans la course à la présidentielle.
Les ambitions présidentielles de Blé Goudé
«je veux participer au débat politique en Côte d’Ivoire en tant qu’acteur principal parce que sur les 25 millions d’ivoiriens si j’ai été celui qui est venu à la Haye aux côtés de Laurent Gbagbo Rechercher Gbagbo cela veut dire que je suis un acteur principal. J’ai un projet sur l’avenir de ma nation et pendant que je n’y suis pas je ferai de la politique en tant qu’acteur principal. J’ai des ambitions pour un jour diriger mon pays avec une équipe qui comprendra ou qui aura compris qu’il faut faire la politique autrement en Côte d’Ivoire. Nous avons une offre politique pour la Côte d’Ivoire», confiait le président du Cojep dans une interview.