Présidentielle en Côte d’Ivoire – L’aile dissidente du front populaire ivoirien nourrissait de grands espoirs sur le retour de Laurent Gbagbo en 2020, en vue de prendre part au prochain scrutin présidentiel. Mais l’ancien dirigeant ivoirien risque de manquer ce rendez-vous électoral très attendu par l’opposition ivoirienne. La raison, l’appel de Fatou Bensouda contre la décision d’acquittement prononcée en janvier dernier par la majorité des juges de la première instance. Si les partisans de l’ancien régime dénoncent une volonté de maintenir leur leader loin du pays pour la présidentielle à venir, le camp de Laurent Gbagbo devrait probablement envisager un plan B pour le scrutin à venir, c’est en tout cas ce que pense Boga Gervais, membre de la coalition EDS.
L’appel introduit par Fatou Bensouda à la Cour Pénale Internationale change complètement les plans du FPI tendance Gbagbo pour 2020. L’aile dissidente du parti envisageait une candidature de leur leader après la décision d’acquittement qui avait été rendue par les juges de la première instance au mois de janvier. Dans l’éventualité où Laurent Gbagbo ne serait pas candidat, qui devrait le succéder ? Au cours d’une conférence de presse animée depuis les Etats-Unis, le docteur Boga Gervais, membre du mouvement EDS, a proposé que l’ancienne majorité envisage ce plan B pour la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Cette alternative suppose que l’ancien dirigeant adoube un candidat ou propose un ticket pour la prochaine élection à venir, pour le compte d’un parti fragilisé par des divisions internes.
Absent du rendez-vous d’octobre 2015, l’aile radicale du FPI n’entend pas manquer le scrutin présidentiel de l’année prochaine. Mais les partisans de l’ancienne majorité présidentielle devraient revoir leurs calculs, car une candidature de Laurent Gbagbo reste à ce jour hypothétique. Acquitté par les juges de la première instance, l’ancien dirigeant devra attendre des mois, voire des années avant de connaître l’issue de son procès. Pour Boga Gervais, il faudrait songer à un plan B sans Laurent Gbagbo en 2020, surtout avec la décision d’appel de Fatou Bensouda contre le verdict des juges de la première instance de la CPI : «S’agissant de l’opposition, Dr BOGA part du fait que l’appel de la Procureure de la CPI hypothéquant une candidature du Président GBAGBO en 2020, auquel s’ajoute la velléité de modification de la Constitution visant à éliminer le Président BEDIE, il conviendrait donc, par anticipation et par prudence, d’envisager un Plan B dans chacun des deux blocs de l’opposition.», lisons-nous dans le communiqué officiel du président de la GRADDH-AFRIQUE. Mais avant d’aller plus loin dans ses analyses, Boga Gervais met un point d’honneur à préciser que ce plan B proposée n’est nullement une initiative du groupe EDS, mais plutôt une initiative personnelle. Demeurant toujours dans la logique d’une alliance avec le Pdci, Boga Sako souligne notamment quelques difficultés dans la mise en place de ce plan B pour 2020 : «Le problème est surtout de savoir comment choisir le duo gagnant, soit dans chaque bloc, soit dans les deux blocs unis. Et si cette équation semble relativement facile au PDCI ; elle reste un casse-tête au FPI/EDS ! Pourquoi ? Parce que le bloc des « pro-Gbagbo » est déjà très divisé, institutionnellement et profondément. Pire : la parole du Président GBAGBO est trop souvent remise en cause aujourd’hui par ses partisans».
Boga Gervais propose des primaires
«Je propose une élection primaire. C’est une proposition qui nous offrira un duo de candidats légitimés par les bases, pour la présidence et la vice-présidence ; ils seront crédibles et forts. Une proposition qui nous donnera un duo riche en plus, pour financier la campagne électorale ; puisque le vote sera assorti d’une contribution de 500f.cfa pour tous les votants. Aussi l’idéal serait-il que cette Primaire s’organise conjointement et ensemble PDCI et FPI. Dès lors le premier élu serait candidat à la présidence et le deuxième élu serait à la vice-présidence.», a indiqué le membre de la coalition EDS dans sa conférence de presse. Reste à savoir si la dissidence songera à aller au scrutin sans son leader.