Révision de la constitution guinéenne – la Guinée sombre depuis lundi dans la violence suite à la volonté du président actuel à procéder à une réforme de la Constitution du pays. Au termes de cette révision, Alpha Condé devrait être en mesure de briguer un troisième mandat en Guinée, une situation que l’opposition guinéenne n’est pas encore prête à accepter. Depuis lundi, des heurts opposent manifestants anti-Condé et forces de l’ordre. Selon un bilan dressé par les forces de l’opposition, on dénombrerait actuellement six morts dans les manifestations contre la modification constitutionnelle qui se profile à l’horizon en Guinée. De passage à Abidjan, le président guinéen avait été interrogé sur cette réforme constitutionnelle, sans pour autant fournir une réponse concrète. Pour Celou Dallen Diallo, aucune négociation n’est possible sur ce sujet, même si le gouvernement a décidé de tendre la main à l’opposition.
Le troisième mandat d’Alpha Condé en Guinée suscite de vives tensions depuis quelques jours. Selon un bilan dévoilé par les forces de l’ordre, deux personnes ont été tuées au cours des manifestations contre la révision de la Constitution guinéenne. Conakry la capitale tourne au ralenti depuis quelques jours, en proie à des violences opposant forces de l’ordre et jeunes manifestants guinéens. Un élément des forces de sécurité guinéenne aurait perdu la vie dans les heurts, selon une source officielle. Mais l’opposition conteste le bilan dévoilé par les forces de sécurité. Dans un entretien accordé à TV5 Monde, l’opposant Cellou Dallen Diallo a annoncé que six manifestants avaient été tués. Concernant la main tendue par le gouvernement guinéen, l’opposition refuse toute négociation sur la révision constitutionnelle en Guinée.
La Guinée sombre de jour en jour dans le chaos suite aux manifestations contre la révision constitutionnelle. Selon l’opposition ivoirienne, Alpha Condé, l’actuel président guinéen, projetterait de modifier la constitution du pays en vue de briguer un troisième mandat. Des centaines de jeunes guinéens sont descendus dans les rues pour dénoncer la réforme que prépare l’actuel président au terme de son second quinquennat. Réunie au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), l’opposition guinéenne entend faire front commun dans cette lutte conte la révision constitution. Le président de l’UFDG a d’ailleurs dénoncé de nombreuses interpellations dans les rangs de l’opposition au cours des manifestations contre le troisième mandat de Condé : «Nous avons noté que les Guinéens ont massivement répondu au mot d’ordre de manifestation du Front national pour la défense de la Constitution, à Conakry comme à l’intérieur du pays. Malgré la répression, les gens ont tenu à manifester leur opposition au projet d’Alpha Condé de s’octroyer une présidence à vie. De ce point de vue, la journée de lundi était satisfaisante. Malheureusement, et comme d’habitude, nous déplorons l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre. Elles ont tiré à bout portant sur des jeunes manifestants, occasionnant la mort de six personnes et en blessant par balle une cinquantaine d’autres. Par ailleurs, et déjà bien avant la manifestation, il y a eu des arrestations. La coordination nationale du FNDC a été arrêtée et beaucoup d’autres cadres du Front sont actuellement dans les prisons, les gendarmeries et les commissariats.», a confié l’opposant Cellou Dalen Diallo. Pour l’instant, aucune véritable réaction de la communauté Internationale sur les heurts qui ont cours en Guinée. Mais l’opposition ne compte pas renoncer à faire plier le dirigeant guinéen. Il faudrait donc s’attendre à une nouvelle escalade de la violence en Guinée dans les jours à venir.
Aucune discussion possible
«Le changement de Constitution est illégal, inopportun et inutile. On ne peut donc pas avoir de dialogue. C’est pourquoi nous n’avons pas participé aux discussions conduites par le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. Discussions dont le président n’a même pas attendu les conclusions pour demander aux Guinéens de se préparer pour le référendum. Notre position est simple : nous sommes contre le 3e mandat. Nous avons besoin d’une alternance démocratique sans avoir besoin d’attendre la mort du chef de l’Etat ou un coup d’Etat.», a fait savoir l’opposant Cellou Dalen Diallo.