Le préfet d’Abidjan en visite à l’hôpital psychiatrique de Bingerville

by Kohan Kioshiko

Toh Bi Vincent – Considéré comme l’une des personnalités les plus appréciées des ivoiriens à ce jour, le préfet de la ville d’Abidjan a rendu une visite aux malades mentaux de l’hopital psychiatrique de Bingerville. Cette visite était l’occasion pour Toh Bi Vincent de toucher du doigt le quotidien de certains malades qui le plus souvent sont abandonnés par les parents, une fois conduits au centre sanitaire de la commune. Et le préfet de la ville a même échangé avec plusieurs patients de l’hôpital psychiatrique.

Le témoignage du préfet d’Abidjan, après sa visite à l’hôpital psychiatrique de Bingerville, va certainement changer le regard de certains sur ces personnes souvent exclues de la société. Lors de sa visite des lieux, Toh Bi Vincent a d’abord foulé le pavillon des femmes où certaines l’ont d’ailleurs reconnu, à sa grande surprise. Le préfet d’Abidjan a également eu à échanger avec plusieurs malades mentaux. Ces personnes souvent abandonnées par leur famille sont visiblement en manque d’amour, une fois internés dans l’établissement spécialisé dans le traitement des maladies et troubles mentaux. Dans son reportage, Toh Bi Vincent a indirectement invité les ivoiriens à avoir une compassion pour ces malades internés.

Rien qu’à l’évocation du nom, l’hôpital psychiatrique de Bingerville suscite chez certains dégout et rejets. Pour se faire une idée du quotidien des malades mentaux, le préfet de la ville a récemment effectué une visite de terrain. Au cours de cette visite, les réalités de plusieurs services ont été touchées du doigt par Toh Bi Vincent, considéré sans doute comme la personnalité la plus apprécié des ivoiriens. Il est aujourd’hui l’un des rares fonctionnaires de haut rang à faire l’unanimité pour ses actions sur le terrain. Revenant sur les moments marquants de sa visite, le préfet indique : «J’arrive au pavillon des femmes . Une jeune fille malade (photo) et tout en sourires se lève et se met au garde à vous : « Mes respects Mr le Préfet, je suis au serré !». « Où as-tu appris ça !», je lui demande. Réponse: « Je vous connais, c’est vous !». Elle dit quelque chose de tres embarrassant sur mon avenir, tout en restant au garde à vous . Sa copine à côté, en camisole blanche , est toute hilare. Les mains pleines de salive, elle me salue chaleureusement…Je sors du pavillon, je rencontre une autre jeune patiente dans l’allée (photo). Elle est toute belle. Elle tente de se lever et me dit : « Je viens de Dabou aussi ». Moi : « Aussi ? Comment tu sais que je viens de Dabou? ». Elle : « Tu connais Orbaff. Tu as été enfant de chœur ». Cette gamine a 16-18 ans . Comment sait-elle que j’ai été enfant de chœur à l’Eglise de Dabou il y a 35 ans et que je partais avec les Prêtres à Orbaff? Peut-être que son père n’était même pas né, à plus forte raison elle et cette information n’était écrite nulle part avant sur un document officieux ou officiel».

Les malades en manque d’amour

Une fois internés, rares sont les patients de l’hôpital psychiatrique de Bingerville qui reçoivent la visite de leurs parents. C’est ce manque d’amour que le préfet d’Abidjan a déploré à l’issue de sa visite dans l’établissement des malades mentaux de la capitale économique ivoirienne : «Entourons nos malades mentaux d’amour et de proximité. ONG, venez organiser quelques activités ludiques ici. Artistes , venez nous faire de beaux dessins sur nos murs dont vous seuls avez le secret. Amis du monde , offrez nous des pots de peinture et du sandwich pour les artistes qui se rendront volontaires.  Derrière les baves gluantes des malades, derrière les corps décharnés, derrière les convulsions, derrière ces regards vides et sans expression, il y des esprits à aimer et des âmes à adorer .  L’Etat peut tout donner à cet hôpital comme il le fait déjà. Mais l’Amour, ce sont les Êtres Humains et les Êtres Humains seuls qui peuvent le procurer».

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