Affaire Kieffer en Côte d’Ivoire: Michel Légré décédé, Simone Gbagbo blanchie ?

Amani Georges

Nouveau rebondissement dans l’affaire Guy André Kieffer en Côte d’Ivoire. Le principal suspect, Michel Legré, est décédé dans la nuit du 17 au 18 septembre 2016 à son domicile dans des circonstances mystérieuses. L’annonce de son décès a créé un sentiment de consternation chez les proches du défunt journaliste car il s’agissait d’un témoin capital dans l’enquête. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si ce témoignage de perdu ne sera pas une aubaine pour Simone Gbagbo.

L’affaire Kieffer pourrait prendre un nouveau tournant en Côte d’Ivoire dans les jours à venir. L’actualité ivoirienne est dominée par le décès de Michel Legré, un des témoins clés du procès sur la mort du journaliste franco-canadien. Il ‘‘est malheureusement décédé ce matin. Je n’en sais pas plus’’, a révélé à l’AFP dimanche dernier Franck Anderson Kouassi, l’un des barons du FPI. Le décès du témoin est survenu à son domicile et suscite de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne les causes de sa disparition. Pour l’heure, les circonstances de sa mort n’ont pas encore été établies mais selon nos confrères de RFI, ce proche de Laurent Gbagbo serait décédé suite à une crise cardiaque. Seule certitude, son décès aura une incidence directe sur le déroulement du procès sur la disparition du journaliste Guy André qui n’a plus donné signe de vie depuis 2004. A ce jour, la principale accusée  reste l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo qui continue toujours de clamer son innocence.

Un témoin crucial dans l’affaire Kieffer

« Michel Legré était sans doute un témoin-clé, il n’avait peut-être pas tout dit », explique à RFI Bernard Kieffer, le frère du défunt journaliste. Pour rappel, ce proche de l’ancien régime avait été interrogé par la justice ivoirienne dans le cadre de l’enquête sur la mort de Guy-André il y’a de cela 12 ans. C’est avec lui que le défunt journaliste avait rendez-vous en avril 2004, avant que la nouvelle de sa disparition ne soit officiellement annoncée. C’est donc « une porte qui se ferme », confie l’épouse du défunt à RFI par téléphone. Son témoignage était donc décisif pour le dénouement du procès. Beau-frère de l’ancien président Laurent Gbagbo, il avait été incarcéré après son audition en 2004 puis avait été relâché suite à la liberté provisoire qui lui avait été accordée en 2005. L’accusation perd donc un de ses plus gros atouts dans cette bataille judiciaire face à l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire.

Michel Legré disparu, les preuves contre Simone Gbagbo enterrées ?

L’annonce du décès du beau-frère à Laurent Gbagbo serait-elle la fin du calvaire pour l’ancienne première dame ivoirienne ? Pour l’heure, il est trop tôt pour le dire, car l’issue du procès reste toujours incertaine. Mais la disparition de ce témoin capital sonne comme un fardeau de moins pour Simone Gbagbo qui clame depuis belle lurette son innocence. De son côté, l’accusation peut encore compter sur le témoignage de Moïse Metchro Harold Metch, mieux connu sous le pseudonyme de ‘‘commandant Hôtel’’. Interrogé récemment dans le cadre de l’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien, ce témoin avait confié que «Kieffer a été exécuté par le commandant Anselme Seka Yapo, sous les ordres de Simone Gbagbo ».

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