Dépôt et retrait de plaintes – si les ivoiriens s’interrogent depuis plusieurs mois sur la gratuité de cette opération, c’est parce que certains agents de police et de la gendarmerie exigent de l’argent aux citoyens avant de leur délivrer ce document. Mais à en croire le commissaire du gouvernement, nul ne devrait dépenser le moindre centime pour déposer une plainte ou la retirer auprès des services de police et de gendarmerie. A l’issue d’une séance de travail avec des hauts gradés des deux corps, la haute hiérarchie a indiqué qu’aucun texte ou note ne confirme le paiement d’une quelconque somme pour avoir ce document.
Combien faut-il pour déposer une plainte ou la retirer ? Certains ivoiriens paiement des sommes qui varient d’un commissariat à un autre, d’une brigade de gendarmerie à une autre, avant de voir leur requête de plainte prise en compte par les policiers et gendarmes. Suite aux nombreuses plaintes de certains citoyens, le commissaire du gouvernement a eu une séance de travail avec des patron de la gendarmerie et de la police. Les patrons des deux corps ont déclaré qu’aucun texte ni aucune loi ne fixait un quelconque montant aux citoyens qui souhaitent déposer une plainte ou la retirer. C’est donc pour mettre fin à cette injustice que le Procureur militaire a décidé d’entrer en guerre contre les policiers et gendarmes qui réclament de l’argent aux citoyens pour une plainte. Mais cette lutte ne saurait aboutir sans le concours de la population, notamment les victimes des plaintes payantes.
Deposer une plainte ou la retirer, à la gendarmerie et à la police, reste une opération courante accomplie par les ivoiriens. Mais au cours de cette opération, nombreux sont les citoyens qui déboursent de l’argent avant que leur requête ne soit satisfaite par l’agent de police ou le gendarme en charge des plaintes. Pour en avoir le cœur net sur cette pratique de plus en plus dénoncée par les ivoiriens dans les brigades et commissariats, Ange Kessi a eu une séance de travail en début de semaine avec certains patrons de la police et de la gendarmerie : «Aux termes de cette séance de travail, le Commissaire du Gouvernement a demandé aux différents patrons de gendarmerie et de la police nationale de lui dire si des textes, des circulaires ou des notes de service rendent payants les dépôts ou retraits de plainte. Tous ont répondu par la négative. En un mot comme en mille, aucun citoyen ivoirien ou non vivant en Cote d’Ivoire ne doit payer le moindre centime pour porter ou retirer une plainte; on ne doit ni payer pour constats d’accident ni dans une procédure de découverte de cadavre. ON NE DOIT RIEN PAYER. C’EST GRATUIT. Les armées ont fêté les 59 ans, anniversaire marqué la cohésion des Armées, l’adhésion du Peuple à son armée et le rapprochement de la population à leur Force de l’Ordre». Intraitable, le commissaire du gouvernement a décidé d’entrer en guerre contres ces policiers et gendarmes qui s’adonnent à cette pratique.
Des sanctions annoncées
«Ces agissements de certains éléments qui exigent de payer de l’argent pour poser ou porter des plaintes sont contraires à la loi et complètement attentatoire à l’honneur des Forces de l’Ordre. Tout policier ou gendarme qui exige et perçoit de l’argent d’un plaignant sera sévèrement sanctionné. Pour y parvenir, la lutte contre ces agissements doit faire l’objet de plainte. Le Commissaire du Gouvernement a instruit des inspecteurs de la police et de la gendarmerie aux fins de démasquer ces délinquants qui ternissent l’image de nos braves policiers et gendarmes.», a indiqué le tribunal militaire dans un communiqué. Le commissaire du gouvernement a par ailleurs appelé la population dénoncer les gendarmes et policiers qui rendraient payante cette opération : «le Contre-amiral invite tout citoyen, victime de ces abus à saisir le Parquet militaire qui a déjà ouvert une enquête sur ces faits.», lisons-nous dans le communiqué du tribunal militaire d’Abidjan.