Commission électorale indépendante – La mise en place de la nouvelle commission électorale en Côte d’Ivoire a suscité de nombreuses tensions entre le pouvoir en place et certaines forces de l’opposition ivoirienne. Le PDCI RDA, l’un des principaux partis d’opposition, a décidé de ne pas participer à la mise en place de la nouvelle CEI. Mais ce n’est pas le cas de toutes les formations politiques de l’opposition, en l’occurrence le front populaire ivoirien dirigé par Pascal Affi N’Guessan. Présent au sein de la nouvelle commission électorale, le patron du FPI a désigné ses représentants dans la nouvelle instance dirigée par une personnalité issue de la magistrature.
Pascal Affi N’Guessan a désigné ses représentants dans la nouvelle commission électorale indépendante. Contrairement à certains partis de l’opposition, le FPI dirigé par Affi a décidé de siéger dans la nouvelle commission électorale indépendante mise en place par le pouvoir actuel. Si la parité est observée au niveau des représentants, certains opposants, en l’occurrence le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, estime pour sa part que cette nouvelle commission proposée est loin d’être équilibrée. C’est également l’avis de l’ancienne majorité présidentielle, dont une partie est représentée au sein du groupement politique EDS.
La nouvelle CEI, mis en place il y’a un peu plus d’un mois, doit désormais se déployer sur le terrain. Après la mise en place de la commission centrale composée de 15 membres désormais, place à l’installation des commissions locales. Sur ce sujet, la plateforme FPI/ACD vient de franchir un nouveau cap en désignant ses principaux représentants dans la nouvelle commission électorale : «La plateforme FPI/AFD a déposé la liste des 549 commissaires qui la représenteront au sein des Commissions électorales indépendantes locales, lors des élections prochaines, ce lundi 18 novembre au siège de ladite institution, C’est le Secrétaire permanent, M. Kouamé Adjoumani Pierre, qui a réceptionné des mains du Vice-président chargé des questions électorales au FPI, Kouakou Kra, les documents physiques en version Word et Excel ainsi qu’une clef USB pour la version numérique (Word et Excel) où sont inscrits tous les 549 commissaires choisis de la plateforme FPI /AFD. Il faut dire que les 549 commissaires sont répartis par région, département, sous-préfecture et commune. Le VP Kouakou Kra était accompagné des SN Tano Kassi Pascal et Séri Marshal.», a annoncé le front populaire ivoirien dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Dans cette nouvelle commission électorale indépendante, la présidence est assurée par le représentant du conseil national de la magistrature. Mais l’impartialité du nouveau président de la CEI est déjà remise en cause par certains opposants qui estiment qu’il aurait des affinités avec le pouvoir actuel. Outre le PDCI, le camp Soro conteste également la nouvelle commission électorale mise en place par le gouvernement ivoirien, une commission qui a pourtant été approuvée par la commission de l’Union Africaine il y’a quelques mois de cela. Rappelons que le vice-président de la nouvelle Cei est une personnalité issue des rangs de l’opposition ayant décidé de siéger au sein de l’organe électorale.
Une CEI contestée par la coalition de Bédié
Pour la coalition mise en place par Bédié, une coalition qui comprend pour l’instant 17 partis politiques, la nouvelle Cei est visiblement placée sous l’emprise du pouvoir actuel : «un déséquilibre structurel savamment aménagé, place de façon très claire cette CEI sous l’emprise du Pouvoir actuel. C’est pourquoi, cette Commission Electorale Indépendante n’éteint en rien les contestations pertinentes et les fortes réserves émises par la majorité des Ivoiriens, les forces politiques nationales et les observateurs de la vie sociopolitique de notre Pays…Les partis politiques de l’opposition avaient demandé une réforme profonde de la CEI et exigé que ces discussions soient étendues à l’ensemble des questions relatives, tant à la composition, qu’au cadre juridique et institutionnel des élections. Par ailleurs, les partis politiques de l’opposition ont tenu à ce que la nouvelle CEI soit conforme aux injonctions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, en son arrêt du 18 Novembre 2016, qui vise une réforme en profondeur de l’organe électoral, par l’élaboration d’une nouvelle loi sur la CEI».