Plainte contre Guillaume Soro – En disgrâce avec le régime actuel, l’ancien chef du parlement ivoirien pourrait bien faire face à la justice de son pays. Pour cause, des victimes de la crise politico-militaire que le pays à traversée en septembre 2002 ont décidé de porter plainte contre Guillaume Soro devant les juridictions compétentes. Doumbia Kader, responsable de ce collectif de victimes qui souhaite traduire l’ex-Pan en justice, accuse ce dernier d’être impliqué dans plusieurs disparitions, notamment de Koné Morel, de Bamba Kassoum alias Kass, ou encore celle du sergent-chef IB, tué peu de temps après la fin de la crise de 2011.
Guillaume Soro reste incontestablement un acteur majeur de la crise politico-militaire de 2002, tout comme celle de 2011 qui a éclaté après la proclamation de la victoire de Ouattara Alassane à la présidentielle de 2010, par le président de la Commission électorale indépendante. S’il est en disgrâce avec l’actuel régime, l’ancien chef du parlement est aussi en disgrâce avec certains anciens compagnons de lutte, qui lui reprochent notamment des actes de trahison. A la tête d’un collectif de victimes, Doumbia Kader a indiqué dans les colonnes du Patriote qu’une plainte allait être déposée contre l’ancien président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, qu’il n’hésite pas à qualifier de criminel de guerre. Rappelons que l’ancien chef du parlement ivoirien avait fait l’objet d’une attention particulière de la justice burkinabè, soupçonné d’avoir participé au putsch militaire manqué de septembre 2015 contre le régime de transition.
S’il était depuis des années à l’abri des poursuites judiciaires, Guillaume Soro pourrait se retrouver dans le collimateur de la justice ivoirienne dans quelques temps. Acteur majeur de la crise de septembre 2002, l’ancien premier ministre ivoirien est soupçonné d’avoir fait tué plusieurs anciens compagnon de lutte : «Guillaume Soro est responsable de nombreux crimes dont IB, Bamba Kassoum dit Kass, Bakus, Soro Dramane, Djalma et ses 7 éléments égorgés, Koné Moussa dit barbus, Doh Félix, Koné Morel. À la vérité, celui qui se présente comme un agneau est un vrai criminel. Si nous, victimes montons au créneau, c’est pour vous informer que nous allons saisir la juridiction compétente afin que les âmes de ceux qu’il a assassinés reposent en paix. Aujourd’hui on pense que je roule pour une cause politique, moi je suis dans ma position et elle n’a pas changé depuis 2003. Je ne suis à la solde de personnes, je suis dans mon combat depuis 2003. Allez dire à Guillaume qu’il n’a réussi à nous tuer nous tous et qu’il y a des survivants.», a rapporté Doumbia Kader, un des anciens compagnons de lutte de l’ex-chef du parlement ivoirien. Outre les accusations de meurtre contre l’ancien chef du parlement ivoirien, Doumbia Kader soupçonne aussi Guillaume Soro d’être derrière le cerveau de l’attaque de la BCEAO pendant la première crise politico-militaire en Côte d’Ivoire. Plusieurs milliards avaient volatilisé des coffres de l’agence de Bouaké de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Pour Doumbia Kader, Guillaume Soro est le responsable de cette attaque qu’il avait planifié dans le but d’acheter des armes avant l’argent obtenu dans ce casse.
Soro, cerveau de l’attaque de la BCEAO ?
«La casse de la Bceao a été planifiée et organisée par le secrétariat des forces nouvelles. La première réunion a été tenue le 5 août 2003. C’est après cette réunion que Guillaume a informé IB pour dire qu’il souhaiterait que la Bceao soit cambriolée pour acheter des armes. C’est bien Guillaume Soro qui a planifié la casse et le braquage de la Bceao. IB et ses proches, ils étaient au nombre de 7 et ont été assassinés par Guillaume Soro et la version officielle qu’il a donnée au président Ouattara c’est que IB a été tué au combat. Le président Ouattara lui-même s’est fait trahi sur le cas d’IB. L’assassinat de Doh Félix a été planifiée et organisée par les forces nouvelles sous la direction de Guillaume Soro », a rapporté Doumbia Kader.