Alain Lobognon revient sur sa destitution du gouvernement

Kohan Kioshiko

Destitution d’Alain Lobognon – Alors que les ivoiriens savouraient encore la joie de leur seconde étoile de champion d’Afrique, le ministre des sports, par ailleurs député de la circonscription de Fresco, a été démis de ses fonctions. Si le scandale de primes avait été la cause de départ du gouvernement, le fidèle lieutenant de Guillaume Soro continue toujours d’affirmer qu’il n’était que le bouc-émissaire d’une conspiration montée contre lui, arguant qu’aucune preuve ne confirme à ce jour son implication.

C’est en 2015 qu’Alain Lobognon, alors ministre ivoirien des sports, était destitué de son fauteuil, suite à un scandale de détournement des primes des éléphants de Côte d’Ivoire. Jusqu’à ce jour, de nombreuses zones d’ombres planent encore sur cette affaire, puisque le ministre soupçonné de ces supposés détournements ne s’est guère retrouvé devant la justice ivoirienne pour éclaircir ces mystères. Invité du fauteuil blanc, une émission initiée par le quotidien le Nouveau réveil, l’ancien ministre des sports est revenu sur ce scandale qui a mis un terme à ses fonctions au sein du gouvernement. Et quatre ans après sa destitution, le député ivoirien continue toujours de clamer son innocence dans cette affaire invitant ses détracteurs à fournir la moindre preuve qui le relierait à ce scandale de détournement des primes des joueurs ivoiriens lors de la CAN 2015 au Gabon.

Alain Lobognon a quitté le gouvernement ivoirien qu’il servait il y’a quelques années sur fonds de tensions. Nommé ministre des sports, le député de la circonscription de Fresco avait été démis de ses fonctions suite à un énorme scandale de détournement des primes des joueurs ivoiriens à la coupe d’Afrique des Nations qui s’est tenue au Gabon en 2015. Revenus victorieux de cette compétition, les éléphants avaient chacun reçu du Président de la République la somme de 30 millions et une villa. Mais les joueurs n’avaient pas pu percevoir les primes qui leur étaient dus pour leur participation à cette compétition. Et ce scandale a coûté à Alain Lobognon son poste de ministre des sports. Quatre ans après cette sombre affaire, l’ancien ministre est revenu sur les circonstances de sa destitution du gouvernement ivoirien, à l’occasion du Fauteuil Blanc, une rubrique initiée par le quotidien de l’opposition Le Nouveau Réveil, dirigé par Denis Kah Zion, vice-président du PDCI RDA. Pour Alain Lobognon, cette affaire de prime des éléphants n’était qu’un prétexte pour l’évincer du gouvernement qu’il aurait dû quitter selon lui, quelques mois plutôt, suite à sa prise de position dans le jugement de Charles Blé Goudé à la Haye : «J’aurais dû quitter le gouvernement en décembre 2014. De tous les membres du gouvernement, je suis le seul ministre qui a estimé qu’il ne fallait pas transférer Charles Blé Goudé à la Hayee et qu’il fallait qu’il soit jugé en Côte d’Ivoire devant un tribunal spécial comme le tribunal spécial du Rwanda, ….Dès cet instant, mes jours étaient comptés au gouvernement, et j’attendais patiemment le remaniement ministériel ». Revenant sur le scandale des primes, Alain Lobognon révèle que c’est le capitaine des éléphants qui lui a mis la puce à l’oreille : «Yaya Touré m’a dit: Monsieur le ministre, vous voulez la Coupe d’Afrique ? Il faut que nos primes soient payées. Parce que depuis que nous jouons en équipe nationale, on nous dit que nous sommes des professionnels et que nous n’avons pas besoin des primes. Si nous avons nos primes, nous gagnons la Coupe d’Afrique».

A la recherche d’un bouc-émissaire

«Mais, c’est deux mois après, le 05 avril 2015 qu’on apprend, par dose, des rumeurs que les primes n’auraient pas été payées. Mais, comme je ne suis pas un idiot, je demande aux services du Premier ministre de sortir le relevé du compte entre la période où le compte a été approvisionné et la clôture du compte. Jusqu’à ce jour, 26 novembre 2019, ils n’ont pas pu le faire. On voulait livrer un Ivoirien au chien, mais je ne pense pas qu’ils aient réussi, parce que mon honneur et ma dignité ne sont pas à vendre », indique l’ancien ministre des sports.

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