Scrutin présidentiel 2020 – Contrairement aux précédentes élections où les candidats ont dû verser une caution de 20 millions, celle attendue pour l’année prochaine risque de couter un peu chère aux candidats. A l’occasion d’une visite d’Etat dans le Hambol, le président Ouattara a indiqué qu’il était favorable à une revalorisation de la caution, pour la faire passer à 100 millions de francs Cfa. Mais cette volonté exprimée par le chef de l’Etat suscite la colère de certains candidats de l’opposition qui soupçonnent le président de vouloir écarter d’emblée certains concurrents en 2020.
La caution de la présidentielle en Côte d’Ivoire fera probablement l’objet d’un débat à l’Assemblée Nationale dans les mois à venir. La raison, le président souhaite que ce montant qui était de 20 millions, passe désormais à 100 millions de francs Cfa. C’est pendant sa récente visite dans le Hambol que le président ivoirien a exprimé le souhait de revaloriser cette caution que doit verser chaque candidat souhaitant briguer le fauteuil présidentiel. Si l’objectif du président ivoirien est de relever le niveau du débat politique pendant la période électorale, certains candidats de l’opposition dénoncent une volonté d’écarter certains concurrents avant la tenue ce cette élection cruciale. Et les voix de l’opposition commencent déjà à se prononcer contre la proposition du président ivoirien. A la tête du PPP – CI, le Parti Patriotique Progressiste de Côte d’Ivoire Dr David Banni n’a pas mis du temps à réagir à la proposition du chef de l’Etat, concernant la caution à verser pour la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire.
Parmi les conditions de candidature à une élection présidentielle, il y’a bien entendu le versement d’une caution. En Côte d’Ivoire, ce montant était de 20 millions lors des deux précédentes élections présidentielles, montant qui pourrait être revu à la hausse avant le prochain scrutin présidentiel. C’est en tout cas le vœu exprimé par le président Ouattara à l’occasion de sa visite d’Etat dans la région du Hambol. Pour Ouattara Alassane, la caution de la présidentielle en Côte d’Ivoire, devrait passer à 100 millions de francs Cfa, soit cinq fois son montant actuel. Mais cette proposition pourrait pénaliser certains candidats déclarés à ce scrutin, surtout ceux qui sont dotés de faibles moyens financiers. Président du parti patriotique progressiste de Côte d’Ivoire, le Dr David Banni a vivement dénoncé la revalorisation de la caution de la présidentielle évoquée par le président Ouattara : «Ouattara a été candidat en 2010 en payant seulement une caution de 20.000.000 CFA et s’il faut le rappeler aussi, grâce à un décret présidentiel de Laurent Gbagbo qui s’est permis d’annuler une décision de la Cours Constitutionnelle qui le jugeait inéligible. Dès lors, trippatrouiller la Constitution à moins d’un an de l’élection présidentielle est un acte désespéré et anti-Constitutionnel.». Pour l’opposant politique, pas besoin de calculs pour comprendre que le dirigeant actuel chercherait à écarter d’ores et déjà certains candidats de la course à la présidentielle : «En effet, en quoi augmenter la caution garantit-il au peuple que les criminels et voleurs de l’état ne vont pas être candidats? Ou bien en quoi cela démontre-t-il que c’est le meilleur candidat qui va payer? En vérité, le Chef de l’Etat qui est à la fin de son dernier mandat cherche par tous les moyens à éliminer les adversaires de son successeur, mais quand Dieu dit ton temps est fini et que c’est son élu qui règnera, rien n’arrêtera cela.», poursuit le président du PPP-CI.
Non à la modification constitutionnelle
«Enfin, nous l’observons de notre piédestal et ses actions au cours de cette dernière année justifieront, décideront si ALASSANE DRAMANE OUATTARA quittera le pouvoir la tête haute, sans bruit, ou s’il préférera sortir par la porte de la division, de l’humiliation et de la honte. Nous ne resterons pas les bras croisés. Chaque fois que A.D.O posera désormais un acte anti-Constitutionnel, nous saisirons les Organisations internationales, les pays où il a des biens», a insisté le président du PPP-CI.