Manifestations en RD Congo : le bilan s’alourdit, plus de 30 morts

Amani Georges

La situation sécuritaire est devient préoccupante à Kinshasa en proies à de violentes manifestations depuis le 19 septembre. En RD Congo, les protestations anti-Kabila qui ont débuté ce lundi se sont poursuivies jusqu’à ce mardi. Selon le bilan provisoire annoncé par les autorités congolaises, les heurts qui secouent la capitale du pays ont causé la mort de 17 personnes parmi lesquelles trois policiers. Mais selon Human Rights Watch, au moins 37 manifestants auraient été tuées dans les heurts.

Les manifestations contre le régime Kabila en RD Congo se sont embrasées ce mardi dans la capitale Kinshasa, épicentre des violences. Cela fait un peu plus de 48 heures que la capitale vie congolaise est en proie à une série de violences sans précédents. Des milliers de partisans de l’opposition sont descendues dans les rues de Kinshasa pour exiger le départ de Joseph Kabila dont le mandat expire le 20 décembre 2016. Pourtant, la constitution congolaise lui interdit de se présenter de nouveau mais l’actuel président entend bien se maintenir au pouvoir, au mépris de la législation du pays. Dans ce bras de fer qui oppose régime et manifestants anti-Kabila des dizaines de personnes ont été tuées entre lundi et mardi. Selon le ministère de l’intérieur congolais, les heurts ont fait pour l’instant « 17 morts dont 3 policiers (…) et 14 civils parmi les pillards », a souligné Evariste Boshab, ministre de la sécurité, au cours de sa conférence de presse. Mais le bilan serait en réalité plus lourd selon une organisation de défense des droits de l’homme.

Deux versions pour un lourd bilan

Selon le ministère congolais de sécurité, le bilan provisoire fait état de 17 morts dont 3 policiers pendant l’exercice de leurs fonctions. Mais ce bilan est remis en cause par les chiffres donnés par Human Rights Watch. A en juger par les propos d’Ida Sawyer, le responsable du département Afrique de l’organisation internationale de défense, les heurts ont fait en réalité 37 victimes. Il poursuit en ajoutant que ‘‘la plupart des victimes ont été tuées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants’’, pointant ainsi du doigt la responsabilité du régime Kabila dans les violences.

La situation sécuritaire en RD Congo devient préoccupante

Le bras de fer qui oppose régime en place et manifestant prend des proportions inquiétantes. Les forces de l’ordre ont du mal à maintenir le calme et faire régner l’ordre. L’un des trois membres de sécurité pris à partie par les civils aurait même été brûlé par les manifestants anti-régime. Kinshasa est devenu le théâtre d’affrontement sans précédents, raison pour laquelle l’ambassade de France a préconisé la fermeture de l’école française située en plein cœur de la capitale. Pour l’heure, aucune assignation à résidence n’a été adressée aux ressortissants français vivant au Congo. Mais si le climat sécuritaire continue de se dégrader, cette mesure pourrait être très bientôt à l’Elysée.

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