Procès Blé Goudé Abidjan : ses avocats dénoncent de graves violations

Kohan Kioshiko

Jugement de Charles Blé Goudé – Alors qu’il attend d’être situé sur son acquittement définitif à la Cour Pénale Internationale, le président du Cojep est visé par un procès qui se tient à Abidjan devant le tribunal criminel. Ses avocats ont, au cours d’une conférence de presse, dénoncé de nombreuses vices de procédure dans ce jugement.

Le procès de Charles Blé Goudé à Abidjan risque très certainement de compliquer son retour en Côte d’Ivoire. Acquitté en première instance de la Cour Pénale Internationale, l’ancien président des jeunes patriotes pourrait faire face à la justice ivoirienne s’il remportait son procès à la CPI, tout comme l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Pour les partisans de l’ancien secrétaire général de la Fesci, le régime actuel tenterait des manœuvres pour empêcher le retour de leur leader dans son pays, puisqu’il a été acquitté par la majorité des juges de la première instance de la Cour Pénale Internationale. Mais Fatou Bensouda a décidé de faire appel de cette décision d’acquittement, ce qui relancera encore pour plusieurs mois, voire même des années, le procès du président du Cojep à la Haye. Quand bien même il serait acquitté par la chambre d’appel, il ne devrait pas regagner sitôt son pays, étant donné qu’il devra faire face à certaines accusations devant le tribunal criminel d’Abidjan. Au cours d’une conférence de presse animée ce mardi, les avocats de Charles Blé Goudé ont dénoncé de graves violations des droits de leur client dans cette affaire qui l’oppose au ministère public.

Le procès de Charles Blé Goudé à Abidjan était à l’ordre du jour ce mardi au cours d’une conférence de presse animée par ses avocats. Alors qu’il attend la décision finale de la chambre d’appel concernant son acquittement, l’ancien leader des jeunes patriotes est cité dans un autre procès dans son pays, jugement qui devrait se tenir devant le tribunal criminel. De sources judiciaire, nous apprenons que c’est le mercredi 18 décembre que s’ouvrira ce procès au tribunal criminel, une audience qui se déroulera bien entendu, sans la présence du mis en cause. Pour les avocats de Charles Blé Goudé, le renvoi de cette affaire devant le tribunal criminel pose de nombreux vices de procédures : «L’affaire est programmée pour la présente session ouverte du Tribunal criminel. Plus précisément cette affaire doit être appelée à l’audience du Tribunal Criminel de demain mercredi 18 Décembre 2019 à 08 Heures. L’inscription de cette affaire Ministère Public contre monsieur BLE GOUDE CHARLES sur le rôle du Tribunal Criminel dans le contexte particulier de notre client n’est pas sans poser des problèmes en ce qui concerne les grands principes qui gouvernent la procédure pénale dans les Etats respectueux des droits de leurs citoyens… juger monsieur Blé goudé Charles alors qu’il est à la cour pénale internationale du fait des autorités ivoiriennes viole l’alinéa 3 de l’article 7 de la constitution de la république de côte d’ivoire et l’alinéa 2 de l’article 4 du code de procédure pénale ivoirien. La Constitution de la République de Côte d’Ivoire prévoit que « Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie à la suite d’un procès équitable, lui offrant toutes les garanties indispensables à sa défense », lancent les avocats du président du Cojep. Pour les conseils de Charles Blé Goudé, la tenue de son procès devant le tribunal criminel sans sa présence constitue une grave violation de ses droits.

Un jugement qui pose problème

«Comment le Parquet peut-il faire inscrire une telle affaire au rôle du Tribunal criminel malgré ce fait voulu et acté de la remise de monsieur BLE GOUDE CHARLES par un arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel d’Abidjan ? Cette programmation de l’audience en l’absence de monsieur BLE GOUDE CHARLES dans un tel contexte est une violation flagrante de ses droits élémentaires à un procès équitable qui requiert la présence de l’accusé en personne. Cette condition ne peut être supplée par ses conseils qui ne représentent pas leur client mais l’assistent en matière pénale», rapportent les avocats.

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