L’opposition parlementaire demande la libération des députés pro-Soro

Kohan Kioshiko

Retour manqué de Soro – Attendu à Abidjan pour le lundi 23 décembre, après un premier report de son retour, l’ancien chef du parlement ivoirien ne foulera finalement pas le sol ivoirien comme convenu. Après le déroutement de son avion vers une nouvelle destination, les autorités ivoiriennes ont annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt contre Guillaume Soro.

L’émission du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro alimente toujours les débats en Côte d’Ivoire, 48h après l’annonce choc faite par le Procureur de la République sur les antennes publiques. Dans un communiqué officiel, Adou Richard annonçait que l’ancien chef du parlement ivoirien faisait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’arent, atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire nationale, après une journée de tensions entre ses partisans et les forces de l’ordre de devant son domicile situé dans la commune de Marcory. A l’issue des tensions qui ont éclaté devant sa résidence, plusieurs proches de l’ancien chef du parlement ivoirien ont été mis aux arrêts par la police. De source officielle, cinq députés figureraient parmi les proches de l’ancien président de l’Assemblée Nationale interpellés le lundi alors qu’ils tentaient d’accéder au domicile de leur leader dans la commune de Marcory. Dans un communiqué conjoint, les trois groupes parlementaires de l’opposition ivoirienne, ont dénoncé l’interpellation des élus de la nation, d’autant plus que ces élus ont été arrêtés sans la levée de leur immunité parlementaire. L’opposition parlementaire a donc demandé dans sa déclaration officielle relative aux récents évènements, la remise en liberté immédiate des cinq députés pro-Soro arrêtés le lundi 23 décembre dans la capitale économique ivoirienne.

L’opposition parlementaire n’est pas restée muette aux récentes tensions suscitées en marge du retour avorté de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire. Pour réserver un accueil chaleureux au président du GPS, plusieurs militants et cadres s’étaient rendus à son domicile situé dans la commune de Marcory. Mais ces derniers n’ont pu approcher la résidence de l’ancien chef du parlement ivoirien, en raison d’un important dispositif sécuritaire déployé autour de la maison. C’est donc sans surprise que des tensions ont éclaté entre les partisans de Guillaume Soro et les forces de l’ordre, des heurts qui ont été marquées par plusieurs arrestations dans le camp de l’ex-chef du parlement ivoirien. Alain Lobognon, Soro, Kanigui, pour ne citer que ces noms, figurent parmi les cadres proches de Soro appréhendés en marge de la journée d’accueil mouvementée de l’ex-Pan à Abidjan. Dans un communiqué conjoint, les groupes parlementaires de l’opposition ont dénoncé l’usage de la force contre les partisans de l’ancien premier ministre il y’a quelques jours : «Ce lundi 23 Décembre, alors que l’on s’attendait à des scènes de liesse populaire à la dimension de l’ancien président de l’Assemblée nationale, le régime d’Alassane OUATTARA a d’abord troublé la quiétude des Abidjanais en déployant un dispositif sécuritaire digne d’une scène de guerre. Selon un document reçu par les organisateurs de l’accueil, ce dispositif inédit mis en place avait pour missions notamment d’empêcher tout regroupement de foule sur tout l’itinéraire de l’aéroport FHB et empêcher également tout attroupement de personnes sur le tronçon aéroport jusqu’au domicile de Monsieur SORO. Dans le cadre de l’exécution de cette mission dite de sécurisation de l’accueil, l’opinion nationale a été témoins notamment via les réseaux sociaux de scènes d’une barbarie excessive devant et à l’intérieur du siège de GPS sis à la Riviera Golf: femmes gazées, jeunes bastonnés et téléphones arrachés, portes fracassées et matériels informatique emportés».

Cinq députés pro-Soro arrêtés

«Les groupes parlementaires PDCI-RDA, RASSEMBLEMENT ET VOX POPULI notent également l’arrestation et l’inculpation de personnalités politiques dont les cinq Députés suivants:
1. Monsieur Alain Lobognon Agniman Michel, Député de Fresco
2. Monsieur SORO Kaniguy Mamadou, Député de Sirasso,
3. Monsieur YAO Soumaïla, Député de Tankéssé,
4. Monsieur Loukimane Camara, Député de Bouna,
5. Monsieur Kando Soumahoro, Député de Biankouma.

Les groupes parlementaires PDCI-RDA, RASSEMBLEMENT et VOX POPULI exigent la libération sans condition et l’arrêt immédiat des poursuites engagées contre les Députés détenus.», lisons-nous dans le communiqué conjoint des élus de l’opposition ivoirienne.

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