Mandat d’arrêt contre Soro : Affoussiata réfute les preuves du Procureur

Kohan Kioshiko

Preuves contre Soro – Ces dernières heures en Côte d’Ivoire, la scène politique a été complètement chamboulée par un mandat d’arrêt émis contre l’ancien chef du parlement Guillaume Soro, par ailleurs candidat déclaré à la prochaine présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire. Les preuves d’un complot visant à déstabiliser le pays ont été présentées par le Procureur, des arguments rejetés par le camp Soro.

Le mandat d’arrêt international émis contre Guillaume Soro alimente toujours les débats en Côte d’Ivoire, d’autant plus qu’il a été émis à moins d’un an de la prochaine présidentielle. Pour les partisans de l’ex-Pan, le pouvoir actuel chercherait tout simplement un moyen de l’écarter de la prochaine élection, chose que Guillaume Soro a d’ailleurs confirmé lui-même dans une annonce faite sur la toile. Mais les partisans du RHDP, le pouvoir en place, ne sont pas de cet avis, d’autant plus que le Procureur a dévoilé des preuves de ce qui serait un complot visant à déstabiliser le régime actuel et prendre le pouvoir. Un enregistrement sonore dans lequel on identifie clairement la voix de Guillaume Soro a été mis à la disposition comme une preuve formelle de ce que préparait l’ancien chef du parlement ivoirien contre le régime de Ouattara Alassane. Mais ce enregistrement audio a été balayé d’un revers de la main par Affoussiata Bamba Lamine, l’une des fidèles lieutenants de l’ancien chef de l’Assemblée Nationale. Si elle ne remet pas en cause, l’authenticité de la bande audio, Affoussy affirme cependant qu’elle reste incomplète, indiquant que le Procureur n’a diffusé qu’un extrait de la bande.

Guillaume Soro n’a pas tardé à apporter la réplique au Procureur Adou Richard qui a émis un mandat d’arrêt international contre lui le 23 décembre dernier. L’ancien chef du parlement était accusé d’avoir comploté contre l’Etat. Plus précisément, Guillaume Soro est poursuivi dans son pays pour atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. A ces graves accusations, il faut ajouter le délit de blanchiment d’argent portant sur la somme de 1,5 milliard de francs Cfa, somme qui aurait servi à l’acquisition de sa résidence de Marcory, selon les informations que nous avons pu recueillir auprès d’une source. Jeudi soir, le Procureur donnait de plus amples détails sur le complot que préparait Guillaume Soro contre le pouvoir actuel. Parmi les preuves présentées, un enregistrement audio dans lequel on identifie clairement la voix de l’ancien président de l’Assemblée Nationale. Mais ce enregistrement ne saurait constituer la preuve d’un complot contre l’autorité de l’Etat, selon Affoussiata Bamba Lamine, et cela pour plusieurs raisons : «Vous avez tous écouté le procureur de la République, Adou Richard et entendu ses explications scabreuses. Vous avez entendu aussi une bande audio de mauvaise qualité et incomplète. (…) Cette audio est d’une légèreté déconcertante. Je précise et j’insiste qu’elle date de l’année 2017. Pourquoi l’exhumer aujourd’hui, quasiment trois ans après… Pour avoir écouté l’enregistrement complet et original dont les services étrangers ont copie, elle est incomplète tout simplement parce que lorsque M. Guillaume Soro se vante du soutien des ex-comzones, cette affirmation n’a d’autre objectif que de tirer les vers du nez de l’espion du jour qui accompagnait M. Francis Perez, le nommé Olivier Bazole de son nom de barbouze. L’audio est coupée justement parce que dans la version originale l’espion affirme qu’il a la gendarmerie nationale avec lui par le truchement de M. Robert Montoya opérateur dans l’armement bien connu dans la sous-région ouest-africaine», lance l’avocate ivoirienne.

Le RHDP salue le mandat d’arrêt contre Soro

«Le RHDP salue la décision prise par les autorités judiciaires d’émettre un mandat d’arrêt international contre M. Guillaume SORO et invite à étendre cette mesure à tous ceux qui sont impliqués dans cette entreprise de renversement des institutions de la République. Le RHDP invite tous les pays avec lesquels la Côte d’Ivoire entretient une coopération en matière judiciaire à collaborer en donnant une suite favorable au mandat d’arrêt émis par la justice ivoirienne», rapporte le porte-parole du parti unifié dans un communiqué.

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