Révision de la Constitution – Adoptée il y’a un peu plus de trois ans par référendum, la nouvelle législation ivoirienne connaîtra sa toute première modification d’ici peu. A l’occasion de la traditionnelle cérémonie de présentation de vœux, le président ivoirien a dévoilé le chronogramme de la révision constitutionnelle que redoute aujourd’hui une partie de l’opposition ivoirienne, dans la mesure où cette révision pourrait exclure de la course à la présidentielle certains candidats.
Annoncée il y’a quelques mois, la réforme constitutionnelle en Côte d’Ivoire sera une réalité d’ici très peu de temps. Le président ivoirien a donné de plus amples détails révisions tant redoutée par certains opposants, en l’occurrence le PDCI qui voit en cette révision, une volonté d’écarter Henri Konan Bédié de la course à la présidentielle. Agé de 86 ans en 2020, le président du Pdci reste légalement présidentiable, si l’on se fie à la nouvelle constitution ivoirienne. Mais une réforme réinstaurant une limite d’âge pour la candidature à la présidentielle pourrait d’office évincer Bédié de la course au scrutin pour 2020. Mais le président ivoirien a rassuré sur sa volonté de voir tous les candidats participer à ce scrutin, des annonces qui sont de pouvoir rassurer, d’autant plus que certaines indiscrétions révèlent que la réforme devrait porter sur la limite d’âge.
La réforme constitutionnelle faisait partie des sujets évoqués par le président ivoirien lors de la cérémonie de présentation de vœux qui s’est tenu le lundi au palais présidentiel. Soupçonné de vouloir écarter certains opposants de la course, Ouattara Alassane a réitéré sa volonté de voir tous les opposants prendre part au prochain scrutin présidentiel : «Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il ne s’agit pas de “caler” qui que ce soit. Comme je l’ai dit, tout le monde pourra être candidat…Je viens d’avoir 78 ans et je ne compte exclure personne, y compris moi-même», révélait le président ivoirien. Les choses sérieuses concernant la réforme constitutionnelle en Côte d’Ivoire devraient commencer d’ici peu, puisque la révision constitutionnelle en question est annoncée pour le premier trimestre de l’année 2020 : «Dans le courant du premier trimestre cette année, je proposerai au Parlement des modifications de la Constitution pour la rendre plus cohérente…pour consolider davantage l’État de droit et rapprocher les institutions de nos concitoyens», a rappelé le dirigeant ivoirien. La grande question est de savoir sur quoi porteront les réajustements annoncés par le dirigeant ivoirien. Selon le média Jeune Afrique, «L’opposition a mis en garde le pouvoir contre une réforme constitutionnelle qui limiterait l’âge des candidats, ce qui pourrait avoir pour effet d’éliminer de la course ses rivaux historiques, les ex-présidents Laurent Gbagbo, 74 ans, et Henri Konan Bédié , 85 ans, mais aussi Alassane Ouattara, lui-même». Avec la nouvelle législation, aucune limite d’âge n’est fixée pour être candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire. En réinstaurant une limite d’âge, le président ivoirien pourrait probablement écarter de la course certains candidats. Pour l’heure, Ouattara Alassane reste discret sur le contenu de la réforme qui sera engagée durant le premier trimestre de l’année 2020.
Tiémoko favorable à une limite d’âge
«La constitution de 2000 avait fixé l’âge limite pour être candidat à l’élection présidentielle, à 75 ans. On ne sait pour quelles raisons, les rédacteurs de la constitution de 2016, ont supprimé cet âge limite. Dans le même temps, le président Ouattara, à plusieurs reprises, a manifesté son intention d’œuvrer à l’avènement d’une nouvelle génération de dirigeants, plus jeunes. Une volonté en divorce, cependant, avec l’absence de limite au niveau de l’âge des candidats. Si la modification de la constitution qui est annoncée revient sur la limitation de l’âge à 75 ans, ce serait simplement logique, voire justice. Il faut épargner aux Ivoiriens, une élection présidentielle de 2020, avec les mêmes acteurs qui, depuis 26 ans, les conduisent, par leurs compromissions électoralistes, à la mort», confiait il y’a quelques mois Tiémoko Assalé, le maire de la commune de Tiassalé.