Affaire Guillaume Soro – Alors qu’il préparait se retour à Abidjan le 23 décembre dernier, l’ancien chef du parlement ivoirien a fait escale au Ghana voisin, accusant les autorités ivoiriennes d’avoir empêché son avion d’atterrir sur le sol ivoirien. Dans la soirée, un mandat d’arrêt international sera notifié à l’ancien premier ministre ivoirien dans une déclaration lue par le Procureur de la République Adou Richard.
Guillaume Soro fait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans son pays depuis plusieurs semaines. Accusé de vouloir attenter à l’intégrité du territoire et même à la vie du président Ouattara, l’ancien chef du parlement ivoirien a botté en touche les accusations formulées par le Procureur de la République. Dans le cadre d’une enquête le visant pour blanchiment d’argent, l’ancien président ministre, par ailleurs député de la circonscription de Ferké. Le président du GPS a dénoncé la saisie de sa maison acquise pour un montant d’environ 1,5 milliard de francs Cfa, soit à peu près l’équivalent de 2,5 millions d’euros. Mais les charges qui pèsent contre lui dans le cadre d’un projet de déstabilisation du pays restent à ce jour les graves. Un enregistrement audio a été présenté par le Procureur de la République en guise de preuve, des preuves balayées d’un revers de la main par Guillaume Soro. Après avoir annoncé la résistance au régime actuel depuis Paris, le président du GPS prépare également juridiquement la contre-attaque face aux accusations dont il fait l’objet. Ses avocats européens viennent d’adresser une saisine au Président Ouattara. Objectif, permettre à l’ancien chef du parlement ivoirien de se présenter à la prochaine élection présidentielle dans son pays.
Le mandat d’arrêt international émis à l’encontre de Guillaume Soro par la justice ivoirienne change complètement la donne. Candidat déclaré à la présidentielle d’octobre 2020, l’ancien chef du parlement ivoirien pourrait manquer le rendez-vous en raison des poursuites dont il fait l’objet dans son pays. Guillaume Soro est notamment accusé de blanchiment d’argent, d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Comme on pouvait s’en douter, toutes ces accusations ont été bottées en touche par l’ancien président du parlement ivoirien. Depuis l’Europe, ses avocats ont déjà entamé ce qui s’annonce comme le début d’une longue bataille juridique entre Soro et la justice ivoirienne. Dans une saisine adressée au président ivoirien, les avocats de l’ex-Pan ont dénoncé les poursuites contre Soro et certains partisans acquis à sa cause : «La procédure initiée au préjudice de M. Soro et de ses proches s’inscrit dans un contexte de violations graves, manifestes et insoutenables des droits et libertés fondamentaux, en particulier, des droits à la liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association pacifique». Les conseils de l’ancien chef du parlement ivoirien ont par ailleurs sollicité l’intervention du président de la République, afin de garantir à Guillaume Soro sa participation à la prochaine élection présidentielle ivoirienne : «C’est donc en votre qualité de gardien des institutions ivoiriennes, du principe de légalité de la constitution et du respect des engagements internationaux que nous sollicitons votre intervention afin de faire cesser sans délai l’ensemble des atteintes aux droits et libertés fondamentaux ci-avant énoncés, d’assurer la remise en liberté des proches de notre mandant et de permettre à M. Soro de présenter sa candidature et d’exercer sa campagne en perspective des élections présidentielles du 31 octobre 2020».
Empêcher sa candidature en 2020 ?
«Après avoir servi mon pays au mieux depuis toujours, après avoir exercé le pouvoir au plus haut niveau de l’Etat ivoirien ( Premier Ministre, Président de l’Assemblée nationale), après que j’ai décidé de quitter la présidence de l’Assemblée nationale ivoirienne, voila que le pouvoir en place prend la décision arbitraire et totalement infondée de m’inter- dire de rentrer dans mon propre pays. La seule raison ? Je suis candidat à l’élection présidentielle et désormais opposant au système OUATTARA. Cette dérive autoritaire est digne des pires régimes dictatoriaux…Je remercie chacune et chacun pour le soutien qu’il m’apporte en ces moments», révélait Guillaume Soro depuis Paris.