Grève transports publics – Depuis le mardi 14 janvier, plus aucun taxi communal ne circule dans la commune de Yopougon, le plus grand quartier d’Abidjan. Les transporteurs de la commune ont décidé d’observer un arrêt de travail pour protester contre l’entrée en vigueur des nouvelles contraventions fixées par la municipalité. Malgré une mise au point du maire, les syndicats estiment que cette nouvelle mesure pénalise fortement les transporteurs.
La commune de Yopougon tourne au ralenti depuis plus de 24 heures. Considéré comme le quartier le plus animé d’Abidjan, Yop City est confronté à une grève qui touche le secteur des transports. Les syndicats de tous types de transports en commun dans la commune, ont unanimement appelé à une grève cette semaine pour s’opposer aux nouvelles contraventions fixées par la mairie de ladite commune. Si la mairie justifie ces nouvelles contraventions par le désir de remettre de l’ordre dans le secteur des transports, les premiers acteurs de ce domaine dénoncent pour leur part les sanctions que la municipalité souhaite appliquer aux transporteurs. Dans ce bras de fer qui oppose syndicats et la municipalité, les habitants de la commune sont les plus à plaindre, surtout les travailleurs, qui doivent désormais dépenser une folle somme en taxi pour se rendre au travail et regagner le soir leur domicile. La Sotra, société de transport d’Abidjan, a mis à la disposition des travailleurs, des alternatives de déplacement, en offrant la possibilité aux habitants de la commune de relier certains points sans avoir à dépenser une folle somme d’argent.
La grève des transporteurs dans la commune de Yopougon pénalise fortement les usagers des transports en commun, notamment les gbaka et les taxis communaux. Dans le souci de réguler le domaine des transports en commun, la municipalité a pris un arrêté fixant de nouveaux montants aux contraventions : «Le maire de Yopougon a pris un arrêté portant réglement de police en matière d’usage des voies routières. Ce arrêté fixe les montants des contraventions sur les mauvaises conduites automobiles. Cela en vertu du décret 2016-864 du 3 novembre 2016, fixant les amendes de 10 000 fa à 360 000 CFA assortie de peine de prison de dix jours à 2 mois sur les contraventions de 3 ème classe (Article 256 du décret 2016-864). Contrairement aux rumeurs, il ne s’agit ni taxe ni d’impôts mais d’amendes sur les infractions. Ces mesures ont pour effet d’être dissuasives afin de mettre fin au désordre urbain qui règne dans la commune.», explique la mairie dans un communiqué. Joint par nos confrères de 7info, le chef de la police municipale a salué cette initiative du maire Gilbert Kafana Koné : «Cette décision est salutaire. Elle met fin aux stationnements sauvages des véhicules, les gens feront plus leurs besoins urinaires n’importe comment dans les rues comme par le passé. Notre commune doit changer de visage». Pour les transporteurs, cette mesure vise tout simplement à les éradiquer du secteur des transports.
Une mesure dénoncée par les syndicats
«Cette mesure est une chasse aux transporteurs. C’est pour nous effacer, pour faire ensuite ce qu’ils veulent faire. Il y a la police nationale qui existe, la gendarmerie, les eaux et forêts que l’État a mandatés pour ce travail. Mais à notre grande surprise, c’est la police municipale qui donne des papillons n’importe comment à des chauffeurs. C’est du jamais vu en Côte d’Ivoire. Avec l’effort que fait le Gouvernement, nous estimons que c’est du braquage et du racket pur qu’exerce la mairie. Nous ne sommes pas d’accord pour cela. C’est une manière de tuer le transport. Si tu gares pour pisser, on te colle une amende de 5000 f, si ta voiture a un phare qui est cassé, on t’oblige à payer 50.000 f CFA», lançait Diaby Méima, secrétaire national du Synctt-Ci, l’un des principaux syndicats de transporteurs en Côte d’Ivoire. Pour l’heure, difficile de savoir quand prendra fin cette grève des transporteurs dans la commune de Yopougon, puisque les conducteurs refusent de reprendre le service avec des contraventions aussi élevées.