Réseaux sociaux – Aujourd’hui, les partis et personnalités de l’univers politique ivoirien communiquent régulièrement avec leurs partisans via la toile, plus précisément sur Facebook. A l’approche des élections qui suscitent déjà de vives tensions en Côte d’Ivoire, le maire de la commune de Tiassalé s’est montré favorable à la fermeture des réseaux sociaux, pour la journée du vote et même quelques jours après le scrutin. Mais cette sortie du maire ivoirien, par ailleurs patron d’un quotidien satirique de la place, a vivement suscité une colère noire chez plusieurs internautes et activistes proches de l’opposition.
La fermeture des réseaux sociaux pendant la journée du 31 octobre 2020, est une suggestion de Tiémoko Assalé qui suscite diverses réactions. Face aux nombreuses fakes diffusées sur la toile par certains internautes, et même certains activistes ivoiriens, le maire de la commune de Tiassalé s’est montré favorable à une suspension pour quelques jours de la toile en Côte d’Ivoire, de sorte à éviter un embrasement entre pouvoir en place et opposants, dans une période aussi sensible que celle des élections. Mais les propos du maire indépendant de la commune de Tiassalé n’ont visiblement pas été appréciés par certains partisans de l’opposition, en l’occurrence les partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les internautes ivoiriens ont été nombreux à réagir à cette position du maire. Pour certains, la fermeture des réseaux sociaux ne résoudrait pas le problème face à cette pyromanie sur la toile.
«La seule finalité des réseaux sociaux, c’est de rapprocher les gens et de célébrer la seule richesse qui s’accroît quand on la partage: le savoir. Oui, il y a bel et bien une armée d’imbéciles, de pyromanes, de manipulateurs, sur les réseaux sociaux. Le dire, ce n’est pas insulter l’intelligence de qui que ce soit. Celui qui reste dans la destination première des réseaux sociaux, ne peut pas se sentir insulter quand on parle d’une armée d’imbéciles sur les réseaux sociaux.», a indiqué d’emblée le maire de la commune de Tiassalé. Accablé par des réponses souvent insultantes, Tiémoko Assalé a rappelé aux internautes qui le suivent sur la toile que cette fermeture des réseaux sociaux et autres moyens de communication avaient été mis en place lors de la présidentielle de 2010 par le régime Laurent Gbagbo : «Oui, en 2011, pendant la crise post électorale, le régime Gbagbo a, à plusieurs reprises, pris des mesures drastiques. On n’avait accès qu’à la la RTI seule avec ses éditions speciales et « sa raison d’Etat » où n’avaient droit à la parole que les Ivoiriens qui étaient dans le camp Gbagbo… Mais pourquoi un gouvernement, à un moment précis de l’histoire du pays, décide de restreindre des libertés, en instaurant un couvre feu, en suspendant des chaînes de radios et de télé, en coupant des moyens de communication comme les SMS ? Ces mesures prises par le régime Gbagbo, avaient-elles, au-delà de toutes positions partisanes, un autre objectif que de préserver le pays d’un embrasement par la circulation des rumeurs les plus fantaisistes ou la fabrication et la diffusion de fausses informations ou non recoupées ?», fait remarquer Tiémoko Assalé.
Fermer les réseaux pour éviter des tensions
«Aucun pays au monde n’a les moyens de mettre hors d’état de nuire en moins de 72 heures, des gens qui diffusent, sous anonymat, la haine ou appellent au meurtre. Ceci est d’autant plus vrai que même dans un pays développé comme la France, l’actuel président de la République, Emmanuel Macron, propose la fin de l’anonymat sur internet et les réseaux sociaux…Il me semble que ces gens-là, pour l’élection présidentielle à venir, vont utiliser les réseaux sociaux pour embraser ce pays. Si, pour préserver le pays-pendant l’élection sensible à venir dans un environnement déjà pourri- d’un embrasement général du fait des diffuseurs de haine, des diffuseurs d’informations dangereuses et imaginaires, les réseaux sociaux sont suspendus, je comprendrais et même, j’approuverais cette suspension provisoire des réseaux sociaux et non d’internet», indique Tiémoko Assalé. Les réactions foisonnent de partout depuis cette suggestion du maire.