Scrutin du 31 octobre – Après les discussions sur la révision de la commission électorale, le gouvernement et l’opposition ivoirienne se sont à nouveau retrouvés pour de nouvelles discussions sur le code électoral à adopter avant la présidentielle d’octobre 2020. Si les opposants ont salué cette initiative, il convient de rappeler que plusieurs points de divergences ont été soulevés par les opposants au régime. Concernant le nouveau code électoral tant attendu, la plateforme de Bédié, l’URD et EDS, ont marqué leur désaccord sur le plafonnement de la caution présidentielle à 250 millions de francs Cfa.
A l’approche de la présidentielle de 2020, l’opposition ivoirienne et le gouvernement multiplient les désaccords sur plusieurs sujets essentiels au bon déroulement du scrutin d’octobre prochain. Après la révision de la commission électorale toujours contestée par une partie de l’opposition, les discussions sur le nouveau code électoral ont été lancées le 24 janvier dernier. Comme il fallait s’y attendre, le pouvoir en place et les partis d’opposition affichent déjà leurs divergences sur plusieurs questions de fonds. Si au départ les opposants s’étaient pour la plupart gardés de réagir sur le rehaussement de la caution présidentielle, la plateforme de Bédié, l’URD et le groupe EDS, affichent leur ferme opposition à cette opinion exprimée par le président Ouattara lors d’un déplacement dans la ville de Katiola. A en croire le groupe de contact (opposants), le régime actuel souhaiterait faire passer la caution de la présidentielle à 250 millions de francs Cfa, un projet sur lequel la CDRP, l’URD et EDS ont marqué leur profond désaccord avec le gouvernement, lors des discussions sur le code électoral de la présidentielle ivoirienne à venir.
A quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2020, l’opposition ivoirienne campe toujours sur sa position concernant la réforme de la commission électorale indépendante : «Les groupements politiques CDRP, EDS et le parti politique URD rappellent qu’ils récusent la CEI actuelle mise en place par le gouvernement au terme d’un processus caractérisé par le mépris du consensus, le non-respect du principe de la représentation équilibrée du pouvoir et de l’opposition et au final par la pratique du passage en force. L’opposition maintient qu’une telle CEI, contrôlée par le pouvoir à plus de 80% au niveau de la commission centrale et à plus de 96% au niveau des commissions locales, ne peut évidemment pas inspirer confiance et ne peut certainement pas prétendre organiser des élections justes et transparentes. En conséquence l’actuelle CEI doit être dissoute pour faire place à un organe électoral indépendant et impartial, mis en place au terme de discussions inclusives et responsables.», rapportent la CDRP, l’URD et le groupement politique EDS dans un communiqué conjoint. Après avoir affiché une ferme opposition à la réforme de la commission électorale, l’opposition ivoirienne s’engage dans un nouveau bras de fer avec le gouvernement sur l’adoption du nouveau code électoral. Sur la question du parrainage des candidats comme on le voit au Sénégal, le groupe de contact de l’opposition qui a pris part aux discussions s’oppose à cette nouvelle disposition : «Le gouvernement et certains partis politiques alliés du RHDP veulent introduire dans le code électoral le principe du parrainage politique et citoyen des candidatures à l’élection présidentielle et aux élections législatives. La CDRP, EDS et l’URD ont exprimé leur ferme opposition à toute idée de parrainage», lisons-nous dans le communiqué de l’opposition.
Non à la nouvelle caution
«Le gouvernement et certains partis politiques alliés du RHDP veulent, à travers le code électoral relever le niveau du cautionnement pour la candidature à l’élection présidentielle à deux cent cinquante (250) millions de francs CFA. Ce qui constitue un autre point de divergence profonde car nous y sommes fermement opposés. Pour l’opposition réunie au sein de EDS, la CDRP et l’URD la Côte d’Ivoire ne devrait pas envoyer un si mauvais signal en laissant penser que pour prétendre postuler à la candidature à la présidence de la République il faut afficher une fortune colossale, dont l’origine importe peu.», lisons-nous dans le communiqué.