Extradition de Julian Assange : Mélenchon pour l’asile politique en France

Kohan Kioshiko

Affaire Julian Assange – Comme on pouvait naturellement s’y attendre, les Etats-Unis n’ont pas perdu de temps pour déposer une demande d’extradition du fondateur de Wikileaks pour qu’il soit jugé sur le sol américain. Cette demande est examinée ce lundi par les autorités britanniques qui ont procédé à son interpellation au sein de l’Ambassade de l’Equateur à Londres où il vivait retranché depuis 7 ans. Dans un communiqué rendu ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a demandé l’intervention d’Emmanuel Macron, afin que l’asile politique soit accordée au fondateur de Wikileaks en France. Une nouvelle audience sur la demande d’extradition de l’australien de 48 ans aura lieu dans trois mois. Mais d’ores et déjà, les soutiens se multiplient pour s’opposer à celui qui certains présentent comme le défenseur des libertés.

Il y’a environ un an, Julian Assange était interpellé dans l’Ambassade d’Equateur à Londres par la police britannique. Inculpé pour 17 chefs d’accusations aux Etats-Unis, l’australien de 48 ans était à l’origine ces dernières années de troublantes révélations sur la politique américaine, notamment au moyen-orient. Après sept années passées à Londres, au sein de l’Ambassade de l’Equateur, le fondateur de Wikileaks a été finalement mis aux arrêts en avril 2019. Egalement poursuivi pour viol dans son pays, il avait été relaxé dans cette seconde affaire il y’a de cela quelques mois, après un feuilleton à plusieurs rebondissements. S’il est extradé aux Etats-Unis, Julian Assange encourt le risque de passer au moins 175 ans dans les prisons américaines. L’un des moyens pour éviter ce sort à l’australien qui a tenu tête aux Etats-Unis pendant 7 ans, serait de lui accorder l’asile politique vers un autre pays. Le président de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est à cette occasion adressé à Emmanuel Macron, afin que la France offre l’asile au fondateur de Wikileaks.

«Après son arrestation par la police britannique, Julian Assange est aujourd’hui menacé d’extradition vers les États-Unis. Il n’est pourtant pas citoyen états-unien et n’a pas enfreint la loi américaine sur le sol américain. Il y encourt une peine de 175 ans de prison. Il y risque la torture.  Rien n’explique cet acharnement depuis l’abandon, en 2017, des poursuites du parquet suédois à son encontre. Rien, sinon l’agressivité des agences de renseignements américaines et la veulerie de ceux pour qui l’alignement sur Washington l’emporte sur la défense des libertés.  Julian Assange a rendu service au monde en révélant les crimes de guerre et l’espionnage massif auquel se livrent les États-Unis. Il a permis à la France de découvrir celui visant son propre gouvernement. Notre pays lui est grandement redevable.», indique Jean-Luc Melenchon dans un communiqué sur l’affaire Julian Assange. Après 7 ans de vie au sein de l’Ambassade d’Equateur à Londres, l’australien de 48 ans pourrait se retrouver devant la justice américaine qui le traque depuis des années, l’accusant d’avoir exposé la vie des américains en dévoilant sur son site des centaines de milliers de documents ultra sensibles et classés confidentiels. A ce jour, 17 chefs d’accusation ont été retenus par la justice américaine à l’encontre de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron se doit d’intervenir pour que l’australien soit exilé vers la France : «M. Macron doit offrir l’asile politique à Julian Assange. La France trouverait ainsi l’occasion de s’élever contre les traitements cruels et inhumains qui lui sont infligés. Elle manifesterait son attachement aux libertés et notamment à la liberté d’informer. Elle affirmerait son statut de puissance indépendante.  En défendant la liberté de Julian Assange, la France défendrait la sienne».

Assange, seulement un intermédiaire ?

«La véritable héroïne de l’histoire c’est Chelsea Manning. C’est la source des plus grandes révélations de Wikileaks, c’est elle qui a pris le risque et c’est elle la lanceuse d’alerte. Julian Assange est un intermédiaire dont on a beaucoup parlé, mais un intermédiaire», explique Guillaume Ledit, coauteur d’un livre sur le fondateur de Wikileaks. Relaxé une première fois, l’analyste américaine a été incarcérée l’année dernière pour avoir refusé de témoigner contre Assange.

Partagez cet article