Retrait de Ouattara en 2020 : l’éditorial de Venance Konan

Présidentielle 2020 – Ouattara Alassane ne briguera pas un troisième mandat en Côte d’Ivoire, au terme de son second mandat constitutionnel qui s’achève dans quelques mois. Devant les deux chambres parlementaires, le dirigeant ivoirien a annoncé son désir de transférer le pouvoir à une nouvelle génération politique, une annonce saluée par le journaliste Venance Konan.

L’éditorial de Venance Konan sur le retrait de Ouattara en 2020 présente le dirigeant le dirigeant ivoirien comme un modèle de démocratie. Alors que la Constitution l’autorisait à briguer deux nouveaux mandats, Ouattara Alassane a décidé de transférer le pouvoir à une nouvelle génération. Si pour l’heure le candidat du RHDP n’est pas encore connu, tout porte à croire que le parti unifié portera son choix sur le premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Le parti devrait au préalable organiser un congrès dans quelques mois pour l’investiture de son candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Les regards sont désormais tournés vers Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo qui n’ont toujours pas annoncé leur retraite politique. L’un comme l’autre n’excluent pas pour l’instant une possible participation à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire.

«Cela faisait plusieurs mois, voire quelques années, que le Président entretenait le suspense sur la question de sa candidature à ce scrutin. Au moment de l’adoption de la Constitution de 2016, il avait annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Puis il avait semblé se raviser, pour finalement, lors de l’une de ses dernières déclarations sur le sujet, conditionner sa candidature à celle de ses opposants historiques que sont Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo. L’on comprend aujourd’hui que tout cela était de la manœuvre, et qu’il avait en fait décidé depuis longtemps d’entrer dans l’Histoire par la grande porte. Comment y entre-t-on de cette façon ? En respectant parfois tout simplement sa parole et l’ordre naturel des choses. Et cet ordre impose, dans certaines circonstances, qu’à des moments de l’histoire, l’on passe le relais du pouvoir à une génération plus jeune. Dans le sud de notre pays, certaines sociétés l’ont si bien compris qu’elles ont fait du passage de génération à génération leur mode d’exercice du pouvoir politique. Celui-ci s’exerce par génération, et celle qui transmet le pouvoir à la plus jeune qui lui succède en devient la conseillère.», révèle le journaliste Venance Konan dans son éditorial consacré au retrait de Ouattara Alassane de la course à la prochaine présidentielle. Le président ivoirien a annoncé son désir de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération en Côte d’Ivoire, comme il l’avait annoncé il y’a de cela quelques années plus tôt. Poursuivant, le journaliste rappelle que «Lui, se contenterait d’assister et de conseiller ceux qui exerceront le pouvoir après lui. Oui, dans la vie d’un homme, même lorsqu’il a été très brillant, il arrive un moment où, par la loi de la nature, ses forces, aussi bien physiques qu’intellectuelles déclinent, et l’intelligence consiste à passer le flambeau à plus jeune que soi pour perpétuer son œuvre. A un moment de la vie, l’homme d’un certain âge doit s’abstenir de grimper lui-même sur l’arbre pour en cueillir les fruits. Il doit laisser cette tâche à ses enfants ou petits-enfants, en tous cas, à plus jeune et plus habile que lui. Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent. Et que ceux qui ont un cerveau pour comprendre comprennent.»

Des pronostics déjoués

«Jusqu’à la déclaration d’hier du Président de la République, nombreux étaient nos compatriotes qui étaient convaincus qu’il allait chercher, au travers d’une modification de la Constitution, un moyen quelconque pour éliminer ses potentiels adversaires et se maintenir au pouvoir.  On avait parlé d’une augmentation de la caution que devaient déposer les candidats à la présidence de la République, ou de la nécessité d’avoir un certain nombre de parrainages comme cela se fait dans plusieurs pays. Il n’en a rien été. La modification concernant la vice-présidence donne simplement au président élu la possibilité de nommer lui-même son vice-président.», indique Venance Konan.

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