Gnamien Konan sceptique sur la tenue de la présidentielle 2020

Présidentielle 2020 Côte d’Ivoire – Dans quelques mois, les ivoiriens se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président. Actuel chef d’Etat, Ouattara Alassane a annoncé qu’il ne se représentera pas pour un troisième mandat en Côte d’Ivoire. Si cette annonce a suscité un certain enthousiasme chez les opposants politiques ivoiriens, Gnamien Konan reste sceptique sur l’une des grandes intentions du président ivoirien, à savoir le transfert du pouvoir à une nouvelle génération.

Gnamien Konan, a l’instar de nombreuses personnalités politiques ivoiriennes, a réagi au discours historique tenu par le président Ouattara dans la capitale politique ivoirienne, devant les élus de la nation. Jeudi dernier, le président ivoirien confiait aux ivoiriens son intention de ne pas se représenter lors de la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en octobre 2020. L’une des raisons avancées par le dirigeant ivoirien est son intention de vouloir transférer le pouvoir à une nouvelle génération en Côte d’Ivoire. Pour l’ancien ministre de la fonction publique, cette annonce de passer le relai à une nouvelle génération cache de nombreux non-dits. Pour Gnamien Konan, les ivoiriens doivent s’attendre à l’éventualité que les élections prévues pour le 31 octobre prochain soient reporté sine die, surtout avec le projet de révision constitutionnelle annoncé par le président Ouattara pendant son discours tenu à Yamoussoukro.

«Je continue de me réjouir que le Président de la République ait annoncé qu’il ne sera pas candidat. Et je voudrais lui adresser mes remerciements. Oui, même quand quelqu’un vous doit, on se réjouit et on lui dit merci le jour où il honore son engagement. Surtout que dans le cas d’espèce, notre Président avait ces derniers temps une interprétation très personnelle de notre constitution.», a déclaré d’entrée de jeu le ministre Gnamien Konan, transfuge du RHDP aujourd’hui président de la Nouvelle Côte d’Ivoire. A l’instar de nombreux opposants politiques ivoiriens, l’ancien ministre a salué la décision historique prise par Ouattara de ne pas se porter candidat en Côte d’Ivoire pour un troisième mandat. Mais comme de nombreux opposants également, Gnamien Konan reste émet quelques réserves sur la modification constitutionnelle annoncée par le président ivoirien. Le président souhaite à travers sa réforme changer le statut du Vice-président qui ne sera plus élu au même titre que le président de la République, mais nommé par ce dernier, une fois que celui-ci sera élu. Pour l’ancien ministre, cette réforme cache une volonté de ne pas organiser les élections présidentielles d’octobre prochain : «Maintenant, les émotions passées, je prends clairement conscience que la lutte doit continuer. Pacifiquement, mais elle doit continuer. Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre. En effet, certains passages du discours ont trahi le Président de la République. Un, sa volonté de transmettre ou de transférer le pouvoir à quelqu’un qui a appris à ses côtés, comme lui l’a fait aux cotés du Président Félix Houphouet Boigny.  C’est à dire son Premier Ministre Gon. Comment va t’il s’y prendre, puisque Gon, le Prince du rattrapage ne peut pas remporter une élection nationale en Côte d’Ivoire? Ensuite, il propose aux parlementaires de proroger leur mandat en cas de non tenue de leur élection. Oui, mais pourquoi les élections locales ne se tiendraient pas alors que l’élection présidentielle s’est tenue? »

Transmettre le pouvoir à Gon Coulibaly

« Le Président nous dit donc clairement que l’élection présidentielle ne se tiendra pas en 2020. Donc sans être candidat, il sera encore en fonction après le 31 octobre 2020 par l’effet de l’article 59 de la constitution et il nommera Gon Vice-Président grâce à ce parlement qui ne peut rien lui refuser. Ensuite il se retirera après quelques semaines et le pouvoir sera ainsi transmis constitutionnellement à Gon. C’est pourquoi il faut continuer la lutte pour que les élections se tiennent aux dates prévues. Dans ce combat, la question de la Carte Nationale d’identité est primordiale. Car sans cni, pas d’élection.», fait remarquer le président de la Nouvelle Côte d’Ivoire dans son analyse.

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