Covid-19 – Le président ivoirien s’est adressé à la nation dans la soirée du lundi dernier, suite à un conseil présidentiel sur la crise sanitaire du Coronavirus. A ce jour, le pays compte 73 cas de Covid-19 après la confirmation de 48 nouveaux cas par le ministère de la santé, dans la soirée du mardi.
La progression du Coronavirus en Côte d’Ivoire suscite une vive inquiétude, plus particulièrement à Abidjan qui tend progressivement vers un confinement. Dans son adresse à la nation, le président Ouattara Alassane n’a d’ailleurs pas exclu cette hypothèse, précisant toutefois que le confinement pourrait concerner une ou certaines aires géographiques bien ciblées. Pour l’heure, aucune mesure de confinement n’est encore prise, même si la capitale économique ivoirienne, foyer de l’épidémie de Coronavirus, est frappée de plein fouet par une interdiction de sortie sans autorisation expresse des autorités. Pour éviter les risques de propagation de la pandémie aux autres villes de l’intérieur du pays, le président ivoirien a donc annoncé l’interdiction de se déplacer hors d’Abidjan sans une autorisation officielle, un peu comme en France où les sorties doivent être justifiées par une attestation, au risque de se voir infliger une amende. Mais pour Tiémoko Assalé, de nombreuses zones d’ombres planent sur la batterie de mesures prises par le chef de l’Etat il y’a quelques jours.
«Le chef de l’Etat vient de s’exprimer sur la situation sanitaire de notre pays, liée à la pandemie du Coronavirus. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le discours a été responsable et à la hauteur de la situation. Cependant, il y a d’urgentes clarifications à faire sur la batterie de mesures annoncées pour éviter le désordre. Par exemple, qui donne les autorisations de sortie d’Abidjan ? Le préfet d’Abidjan ? Les commissaires de police ? Les maires ? Quelle est la forme de l’autorisation ? Sera-t-elle gratuite ou payante ? Si elle est gratuite, comment et à qui on dénoncera les brebis galeuses qui la commercialiseront sous prétexte que leurs services n’ont pas de ramettes pour délivrer l’autorisation ? Quelle est la liste des motifs valables qui permettent d’obtenir l’autorisation de sortie d’Abidjan ? Quels sont les corps de métiers, bénéficiant de dérogations de déplacements ? Quelle est la durée de l’Etat d’urgence ? 15 jours ? 30 jours ? Il faudra rapidement clarifier tout ça, sinon nous allons rapidement tomber dans l’anarchie.», explique le journaliste Tiemoko Assalé Antoine. Cette intervention fait suite à une série de mesures prises par le président Ouattara Alassane dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus en Côte d’Ivoire. A ce jour, le pays affiche 73 cas de Covid-19, un seuil de contamination qui grimpe à grande échelle et inquiète bien entendu les ivoiriens. Si l’état d’urgence a été décrété en Côte d’Ivoire, nul ne sait dans combien de temps cette mesure sera levée, une restriction qui suscite l’interrogation et l’angoisse chez certains abidjanais.
Les huit nouvelles mesures du président Ouattara
«1- La fermeture de tous les maquis et restaurants à compter de ce lundi 23 mars 2020 à minuit, après celle des bars, des boîtes de nuit, des cinémas et des lieux de spectacle ;
2- L’instauration d’un couvre-feu de 21h00 à 5h00 du matin, à compter du mardi 24 mars ;
3- La
régulation des transports interurbains, intercommunaux, intra-communaux et
l’interdiction des déplacements non autorisés entre Abidjan et l’intérieur du
pays ;
4- Le confinement progressif des populations par aire géographique, en fonction de l’évolution de la pandémie ;
5- La
création de couloirs humanitaires pour venir en aide aux personnes ou aux
communautés ayant un besoin urgent d’assistance ;
6- Le renforcement des capacités des industries pharmaceutiques, des laboratoires et des structures de diagnostic et de prise en charge sur l’ensemble du territoire national ;
7- La détection précoce, la prise en charge rapide et l’isolement en toute confidentialité des malades ;
8- La mise en place d’un centre d’appels dédié
au Covid-19 et d’un système d’alerte et de
suivi utilisant notamment les nouvelles technologies de la communication».