Couvre-feu – Dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus en Afrique, plusieurs pays ont instauré des mesures de couvre-feu. Mais cette interdiction de sortir à certaines heures de la nuit bien déterminées n’est pas souvent respectée par tous. Pour faire passer le passage, les forces de l’ordre ont souvent recours à la violence, une attitude qui fait polémique dans plusieurs pays africains.
Pour freiner la propagation du Coronavirus en Afrique, certains pays ont opté pour des mesures radicales. Au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire ou encore au Sénégal, un couvre-feu a été instauré pour dans le cadre de la lutte contre l’épidémie Covid-19. Si les horaires de cette mesure d’urgence diffèrent d’un pays à l’autre sur le continent, certains individus, pour diverses raisons, ont du mal à se conformer à ces nouvelles mesures. Dans bien des cas, les forces de l’ordre ont recours à la violence pour faire entendre raison à ceux et celles qui refusent de respecter le couvre-feu instauré dans cette période de crise sanitaire mondiale. Des images et vidéos amateurs mettant en évidence la violence des forces de l’ordre ont récemment fait le tour des réseaux sociaux, suscitant de nombreuses réactions d’indignation. Le journaliste Said Penda n’a pas manqué de réagir à ces violences commises sur les individus qui violent cette décision de couvre-feu, compliquant davantage la tâche au corps médical qui bataille pour guérir les malades et endiguer l’épidémie. Le journaliste africain a pour sa part, opté pour des sanctions beaucoup moins violentes pour dissuader ceux et celles qui souhaiteraient encore brader cette interdiction de sortir en vigueur dans cette crise sanitaire.
«Coronavirus-couvre-feu : comment traiter ceux qui enfreignent la loi ? Cette semaine, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Sénégal ont rejoint la liste de pays qui ont décrété un couvre-feu, dans une initiative tendant à minimiser la circulation du virus. N’étant pas adepte du châtiment corporel, j’avoue que les images de la bastonnade de ceux qui ont enfreint le couvre-feu sont perturbantes. Mais une fois passée l’émotion, analysons froidement la situation. Le fait est que ces personnes ont violé la loi et, dans ces cas, seule la loi prévoit la punition. En Côte d’Ivoire par exemple, la loi prévoit une peine d’emprisonnement de 3 mois à 3 ans pour tous ceux qui violent le couvre-feu. Problème, en cette période d’épidémie, il est plus question de trouver le moyen de vider les prisons pour éviter une contamination d’ampleur en milieux carcéral que d’emprisonner d’autres personnes.», lance le journaliste africain. Pour Said Penda, les forces de l’ordre devraient tempérer les sanctions à l’endroit à ceux qui violeraient le couvre-feu instauré : «Il nous semble donc préférable que les autorités adoptent par ordonnance une loi spécifique à la période du coronavirus, avec des punitions graduelles. Qu’on fasse faire des pompes la première fois ; un nombre de fessées bien déterminé pour les récidivistes, etc. La flagellation est bien légale dans certains pays. Cela, à notre avis, est préférable à ces actes de brutalité policière que les légalistes que nous sommes ne peuvent cautionner.», poursuit l’homme de médias.
Said Penda salue l’isolement d’Abidjan
«Signalons pour terminer que les autorités ivoiriennes continuent de faire preuve d’un leadership à tout point irréprochable, notamment à travers la décision inédite en Afrique depuis le début de la crise du coronavirus, de boucler complètement une ville. En vue de circonscrire la propagation du dangereux virus, et alors que tous les cas enregistrés l’ont été dans la capitale économique, Abidjan sera hermétiquement fermée à compter de ce dimanche 29/03/20 à minuit, et ce jusqu’à nouvel ordre. Plus personne n’entrera et personne ne sortira d’Abidjan, «exception faite pour l’approvisionnement en denrées alimentaires et produits de première nécessité » indique le gouvernement Ivoirien. Point besoin d’informer ceux qui adorent faire la fête à Pâques, « Paquinou » comme on l’appelle en Côte d’Ivoire, que c’est mort pour cette année.», souligne le journaliste africain dans sa chronique sur le couvre-feu pendant le Coronavirus.