Test d’un vaccin – Dans une vidéo diffusée sur la chaine française LCI, deux chercheurs ont évoqué l’idée d’effectuer des tests de vaccins du nouveau coronavirus sur des africains. De nombreux africains, notamment des intellectuels du continent, sont montés au créneau pour dénoncer des propos racistes tenus par les deux médecins français. La réaction de Jean Bonin ne s’est pas fait attendre. Pour le proche d’Affi, il ne faudrait pas aller vite en besogne en diabolisant les chercheurs français mis en cause.
La recherche de vaccins contre le coronavirus est lancée depuis quelques mois. Dans cette course au remède contre le Covid-19, deux chercheurs ont évoqué la possibilité d’aller effectuer des essais cliniques sur des africains, un peu comme cela avait été le cas lors des essais pour le traitement du Vih- Sida, où des prostituées avaient été choisies pour des tests. Cet échange entre les deux médecins français sur la chaine LCI a suscité une vague d’indignation de l’élite africaine. Plusieurs personnalités du continent sont montés au créneau pour dénoncer les propos tenus par les chercheurs français. Samuel Eto’o et Didier Drogba ont tous les deux condamnés cette sortie des médecins français. Pourtant, Jean-Bonin fait une toute autre analyse des propos tenus par les deux chercheurs français. Là où de nombreux africains ont élevé une vive protestation, dénonçant parfois une nouvelle forme de racisme, le proche de Pascal Affi N’Guessan estime lui que les propos tenus par les deux chercheurs français sont loin d’être racistes.
«Un médecin francais s’exprime sur une chaîne de télévision en son nom propre, et non au nom d’une organisation internationale, de l’OMS, de l’ONU ou même de l’EU et voilà que des adeptes de théories complotistes se mettent à indexer toute une race ; » blancs sont ceci, les blancs sont cela ». C’est tout simplement pathétique. Ce n’est pas dans la victimisation que nous africains allons régler nos problèmes fondamentaux qui sont notamment l’indiscipline, la corruption, le tribalisme, le suivisme à la puissance 1000. Ce n’est pas non plus en trouvant ailleurs des boucs émissaires que nous pourrions nous dédouaner de nos errements. Dans cette affaire il est question de tester le vaccin de la tuberculose qui pourrait s’avérer efficace également dans le traitement du covid19. Tout comme la nivaquine, une très vieille molécule, soit efficace pour traiter l’infection. Rien donc de nouveau sous le soleil. Pour s’en convaincre, des tests sont donc en cours dans différents pays européens.», révèle Jean-Bonin, juriste ivoirien, peu de temps après la diffusion d’un entretien entre deux chercheurs français qui parlent d’effectuer des tests de vaccins du coronavirus sur des africains. «l’Afrique n’est pas un laboratoire», martelait la star ivoirienne du football Didier Drogba. De son côté, l’ancien footballeur camerounais a laissé entendre que «l’Afrique n’est pas le terrain de jeu» de l’occident, une façon de marquer une ferme opposition aux supposés tests de vaccins du Covid-19 sur les africains.
Des propos mal interprétés ?
Pour Jean Bonin, les propos tenus par les deux chercheurs français n’ont rien d’alarmant : «Ce médecin propose que ces tests soient également élargis à l’Afrique. Je trouve cela tout à fait banal vu que l’Afrique est l’un des continents le plus touché par la tuberculose. Certains ont été choqués par ces propos du médecin. Quelques-uns y ont vu du racisme. Ce n’est pas mon avis. D’autres, les plus nombreux n’y ont rien compris car ils ont pensé qu’il s’agissait d’aller tester en Afrique un nouveau vaccin contre le coronavirus. Ce qui bien évidemment n’est pas le cas. Et d’ailleurs, si c’était le cas, seuls les volontaires le feraient vu qu’on ne porte à personne une camisole de force pour le faire. Il m’en faut beaucoup plus pour m’émouvoir quand je vois comment certains africains sont traités en Afrique par d’autres africains. Ce qui me semble encore plus préoccupant c’est que les plus nombreux parmi les adeptes de la théorie du complot vivent eux-mêmes en europe.», explique Jean Bonin.